Passage de la frontière et arrivée à Flores
A San Ignacio, nous avons facilement trouvé un taxi dans le centre pour nous emmener à la frontière pour 5$ bélizéens chacun (environ 4€ au total). Pour entrer au Guatemala en temps de covid, il faut normalement présenter son carnet de vaccination et un test négatif de moins de 72h. Nous étions prêts à nous rendre dans une pharmacie le matin-même pour faire le test. Au moment de partir, un employé de notre auberge nous informe qu’il n’y a plus besoin de test depuis deux jours, que des hôtes sont passés sans la veille et qu’il profite de cette « réouverture » pour se rendre aussi à Flores pour la soirée. On se dit qu’on a un peu de chance de passer à ce moment-là ! Et que ça nous fera des économies. Dans tous les cas, s’il s’était trompé, on pourrait faire le test côté bélizéen pour 50$ US, comme à l’entrée. Il n’y a pas moins cher en ville.
Finalement, pas de chance pour nous et pas d’économie… D’abord, nous avons dû payer des frais de sortie du Bélize, imposés à tous les étrangers. 40$ bélizéens chacun (environ 35€ au total). C’est la première fois que j’entends qu’il faut payer pour quitter un pays ! Et de l’autre côté, le test était toujours exigé. Retour en arrière, pour faire le test. Nouvelle surprise : pour quitter le Bélize, le test ne coûte pas 50$ US mais 75… Pour un coton tige à peine enfoncé dans le nez, la pandémie a bon dos… Bref, un mauvais moment à passer, on a vraiment eu l’impression de se faire dépouiller.
Une fois la frontière passée, nous avons trouvé un colectivo pour nous emmener à Flores. Après 2h30 de route, l’arrivée sur cette presqu’île a balayé nos contrariétés, avec ses maisons colorées et ses petites ruelles aux airs d’Italie. Nous nous sommes offert un dîner au restaurant pour terminer la journée sur une bonne note, en terrasse avec vue sur le lac. Et une surprise de plus pour cette journée : je ne m’attendais pas à ce que mon ceviche de crevettes soit servi comme un cocktail ! C’était très bon, avec une sauce très bien assaisonnée mais il y avait trop de coriandre pour moi… Une herbe très appréciée ici mais très peu supportée par mon palais et mon estomac, je dois tout le temps faire le tri !



Nous sommes restés deux jours à Flores. Je pense que c’est largement suffisant pour une petite île comme celle-ci mais de nombreux voyageurs se rendent également à Tikal, le plus grand site archéologique maya du pays, au cœur de la jungle. Nous n’avons pas souhaité y aller car nous avions fait le plus important site maya du Bélize quelques jours plus tôt. C’est toujours intéressant de voir les sites mayas mais il y en a tellement que ça peut devenir redondant. On préfère les sélectionner et garder le budget pour d’autres activités inédites.
Le premier jour, nous nous sommes baladés tranquillement dans les rues de la ville et nous avons profité d’un magnifique coucher de soleil sur notre rooftop.






Le lendemain, nous avons loué un canoë pour rejoindre une plage de l’autre côté du lac et pique-niquer sur place. La météo était assez changeante mais c’était très tranquille, il n’y avait quasiment personne. On a croisé une pêcheuse sur le lac, pas de moteur, une seule pagaie pour se tracter. Elle a proposé de faire la course mais nous l’avons vite devancée. Son bateau avait l’air si lourd, je salue la force de cette femme.



Perdus dans la jungle de Semuc Champey
Pour rejoindre notre prochaine étape, nous sommes arrivés à 7h30 à la gare routière. Ici, les trajets sont très longs et il n’y a pas de bus de nuit comme au Mexique. Mais ces derniers temps, on a pris l’habitude d’être matinal pour se déplacer.
Nous avons donc passé la journée entière dans les transports, avec un pique-nique de fortune sur le trottoir pendant la pause. Nous sommes arrivés de nuit après dix heures de bus puis une petite heure de camionnette sur les chemins montagneux pour arriver à notre hôtel dans la jungle.



Nous sommes restés au Greengo’s Hostel, le cadre était magnifique ! Musique d’ambiance, hamacs et coussins dans les moindres recoins, jeux d’adresse, bar et piscine. Aucun réseau et wifi désactivée à partir de 20h pour une déconnexion totale. On s’y est senti bien tout de suite, on n’a pas attendu le deuxième jour pour réserver une nuit supplémentaire.




On a aussi recroisé au fil des jours des voyageurs rencontrés sur nos précédentes étapes. Avant de partir, notre entourage nous a beaucoup questionné sur la situation sanitaire. On nous parlait des restrictions, des difficultés pour voyager, etc. De notre côté, nous n’étions pas trop inquiets car conscients de la communauté de voyageurs un peu partout dans le monde, notamment grâce aux groupes Facebook. Et étant sur place, on a d’autant plus réalisé qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir car énormément de voyageurs (et surtout des européens) ont entrepris le même projet que nous, au même moment (ou même parfois depuis plus longtemps). C’est marrant car les trajets sont sensiblement les mêmes, on a parfois l’impression de se suivre !
Contrairement aux auberges dans lesquelles nous avions l’habitude de séjourner, ici il n’y avait pas de cuisine partagée accessible. Pas non plus de magasin aux alentours (bien sûr, on est en plein dans la jungle). Il y avait restaurant sur place, tout fonctionnait avec une carte de « points » payée à l’avance à la réception et poinçonnée à chaque commande. Pour préserver notre budget, nous avons partagé un plat pour deux au maximum. C’était suffisant la plupart du temps et très bon. Pour le petit-déjeuner, nous avions investi quelques jours plus tôt dans du lait en poudre et nous avions un reste de céréales. On faisait notre petit mélange chaque matin dans la chambre avec nos gobelets pliables.



Pour notre premier jour dans la région, nous sommes partis en randonnée avec un couple d’anglais et de néerlandaises. Nous avons marché pendant 3h entre les cacaotiers et les plants de maïs dans les hauteurs, soit 7km. Nous avons croisé des locaux timides et intrigués de voir passer un groupe de blancs. Ils ne parlaient pas espagnol pour la plupart mais la langue maya q’eqchi’. Une vingtaine de langues mayas sont encore parlées aujourd’hui au Guatemala. J’ai pu discuter avec un vendeur de glaces sur le chemin qui connaissait l’espagnol et nous a appris à dire bonjour dans sa langue : « cuachin » pour s’adresser à un homme et « naachin » pour s’adresser à une femme. Les femmes et jeunes filles sont toutes habillées de la même manière, elles portent un débardeur coloré (souvent en satin) sous un t-shirt d’une autre couleur en dentelle et une jupe longue à motifs rayés. Les habitants vivent dans des maisons très rustiques, en tôles avec leurs animaux (chiens, poules, cochons). Certains font sécher devant chez eux les fèves de cacao au soleil. C’est une des grandes richesses de la région, avec le maïs et le roucou (achiote en espagnol), fruits avec une coque épineuse comme les châtaignes, utilisé pour faire de l’huile, comme condiment ou encore pour son pigment rouge.





En découvrant toutes ces plantations de cacao sur le chemin, nous voulions en apprendre plus sur l’exploitation de ce fruit et la fabrication du chocolat. En posant la question à la réception, Anna nous a gentiment mis en contact avec une autre auberge du coin qui a sa propre ferme de cacao et propose des ateliers découverte. C’était hyper intéressant ! J’ai prévu de faire un article dédié sur le sujet. En attendant, tu peux (re)découvrir les étapes en version courte sur mon Instagram, dans ma story à la une sur le Guatemala.
Après l’atelier, nous sommes repartis à pied vers notre hôtel, une petite randonnée d’une heure et demie au programme. Mais on a perdu la trace du chemin principal et il a commencé à pleuvoir de plus en plus fort. Le terrain était très glissant dans la gadoue, on s’est d’abord accroché aux arbres comme on a pu puis on s’est chacun aidé d’un bâton pour avancer. Nous avons finalement retrouvé le chemin en reconnaissant des sentiers empruntés la veille. Nous sommes rentrés à 16h, trempés jusqu’au cou et ventre vide. Nous avions bien mérité une bonne pizza et une douche chaude ! Les douches de Greengo’s sont parmi les plus chaudes que nous avions eu ces derniers temps car il faut savoir que la douche chaude n’est pas automatique ici. C’est la surprise à chaque fois qu’on arrive dans un nouvel endroit.



Enfin, nous avons terminé notre séjour ici en beauté, en visitant le parc qui a rendu la région célèbre avec ses piscines naturelles. Il faut un bon cardio pour atteindre le point de vue, assez haut en altitude, chemin glissant et marches hautes. Mais la vue en vaut tellement la peine, c’est magnifique ! Nous avons rencontré deux jeunes filles guatémaltèques du nom de Dolores et Olga. Elles ont accepté de prendre une photo avec nous. Elles sont habillées comme toutes les guatémaltèques d’ici. Elles montent, en jupe et en tongs, avec des provisions dans leur sac à vendre aux visiteurs. Leur famille a installé un peu plus loin un magasin de fortune, monté et démonté chaque jour.



Après le mirador, nous avons poursuivi notre chemin pour redescendre et nous avons croisé un singe assis sur les marches. Très surpris de le voir ici, nous avons pris un peu peur. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en passant si près. Mon copain s’est armé d’un bâton pour se défendre en cas d’attaque. En fait, il était blessé et ne bougeait pas du tout… Nous l’avons signalé à des gardes du parc qui l’ont ensuite recueilli pour l’emmener en ville et le soigner.


En fin de parcours, nous avons pu nous baigner dans les magnifiques piscines naturelles. Une belle récompense pour décompresser !



Nous avons quitté la jungle très tôt le lendemain matin pour dix heures de bus direction Antigua Guatemala, l’ancienne capitale du pays et la hâte de vivre notre prochaine expérience sur le lac Atitlán, au sein d’une famille guatémaltèque.
Comme d’habitude, je reviens très vite pour te partager tout ça ! En attendant, tu peux me suivre au jour le jour sur Instagram.
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