Retour dans la jungle, à la découverte du Guatemala

Passage de la frontière et arrivée à Flores

A San Ignacio, nous avons facilement trouvé un taxi dans le centre pour nous emmener à la frontière pour 5$ bélizéens chacun (environ 4€ au total). Pour entrer au Guatemala en temps de covid, il faut normalement présenter son carnet de vaccination et un test négatif de moins de 72h. Nous étions prêts à nous rendre dans une pharmacie le matin-même pour faire le test. Au moment de partir, un employé de notre auberge nous informe qu’il n’y a plus besoin de test depuis deux jours, que des hôtes sont passés sans la veille et qu’il profite de cette « réouverture » pour se rendre aussi à Flores pour la soirée. On se dit qu’on a un peu de chance de passer à ce moment-là ! Et que ça nous fera des économies. Dans tous les cas, s’il s’était trompé, on pourrait faire le test côté bélizéen pour 50$ US, comme à l’entrée. Il n’y a pas moins cher en ville. 

Finalement, pas de chance pour nous et pas d’économie… D’abord, nous avons dû payer des frais de sortie du Bélize, imposés à tous les étrangers. 40$ bélizéens chacun (environ 35€ au total). C’est la première fois que j’entends qu’il faut payer pour quitter un pays ! Et de l’autre côté, le test était toujours exigé. Retour en arrière, pour faire le test. Nouvelle surprise : pour quitter le Bélize, le test ne coûte pas 50$ US mais 75… Pour un coton tige à peine enfoncé dans le nez, la pandémie a bon dos… Bref, un mauvais moment à passer, on a vraiment eu l’impression de se faire dépouiller. 

Une fois la frontière passée, nous avons trouvé un colectivo pour nous emmener à Flores. Après 2h30 de route, l’arrivée sur cette presqu’île a balayé nos contrariétés, avec ses maisons colorées et ses petites ruelles aux airs d’Italie. Nous nous sommes offert un dîner au restaurant pour terminer la journée sur une bonne note, en terrasse avec vue sur le lac. Et une surprise de plus pour cette journée : je ne m’attendais pas à ce que mon ceviche de crevettes soit servi comme un cocktail ! C’était très bon, avec une sauce très bien assaisonnée mais il y avait trop de coriandre pour moi… Une herbe très appréciée ici mais très peu supportée par mon palais et mon estomac, je dois tout le temps faire le tri !

Nous sommes restés deux jours à Flores. Je pense que c’est largement suffisant pour une petite île comme celle-ci mais de nombreux voyageurs se rendent également à Tikal, le plus grand site archéologique maya du pays, au cœur de la jungle. Nous n’avons pas souhaité y aller car nous avions fait le plus important site maya du Bélize quelques jours plus tôt. C’est toujours intéressant de voir les sites mayas mais il y en a tellement que ça peut devenir redondant. On préfère les sélectionner et garder le budget pour d’autres activités inédites.

Le premier jour, nous nous sommes baladés tranquillement dans les rues de la ville et nous avons profité d’un magnifique coucher de soleil sur notre rooftop.

Le lendemain, nous avons loué un canoë pour rejoindre une plage de l’autre côté du lac et pique-niquer sur place. La météo était assez changeante mais c’était très tranquille, il n’y avait quasiment personne. On a croisé une pêcheuse sur le lac, pas de moteur, une seule pagaie pour se tracter. Elle a proposé de faire la course mais nous l’avons vite devancée. Son bateau avait l’air si lourd, je salue la force de cette femme.

Perdus dans la jungle de Semuc Champey

Pour rejoindre notre prochaine étape, nous sommes arrivés à 7h30 à la gare routière. Ici, les trajets sont très longs et il n’y a pas de bus de nuit comme au Mexique. Mais ces derniers temps, on a pris l’habitude d’être matinal pour se déplacer.

Nous avons donc passé la journée entière dans les transports, avec un pique-nique de fortune sur le trottoir pendant la pause. Nous sommes arrivés de nuit après dix heures de bus puis une petite heure de camionnette sur les chemins montagneux pour arriver à notre hôtel dans la jungle.

Nous sommes restés au Greengo’s Hostel, le cadre était magnifique ! Musique d’ambiance, hamacs et coussins dans les moindres recoins, jeux d’adresse, bar et piscine. Aucun réseau et wifi désactivée à partir de 20h pour une déconnexion totale. On s’y est senti bien tout de suite, on n’a pas attendu le deuxième jour pour réserver une nuit supplémentaire.

On a aussi recroisé au fil des jours des voyageurs rencontrés sur nos précédentes étapes. Avant de partir, notre entourage nous a beaucoup questionné sur la situation sanitaire. On nous parlait des restrictions, des difficultés pour voyager, etc. De notre côté, nous n’étions pas trop inquiets car conscients de la communauté de voyageurs un peu partout dans le monde, notamment grâce aux groupes Facebook. Et étant sur place, on a d’autant plus réalisé qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir car énormément de voyageurs (et surtout des européens) ont entrepris le même projet que nous, au même moment (ou même parfois depuis plus longtemps). C’est marrant car les trajets sont sensiblement les mêmes, on a parfois l’impression de se suivre ! 

Contrairement aux auberges dans lesquelles nous avions l’habitude de séjourner, ici il n’y avait pas de cuisine partagée accessible. Pas non plus de magasin aux alentours (bien sûr, on est en plein dans la jungle). Il y avait restaurant sur place, tout fonctionnait avec une carte de « points » payée à l’avance à la réception et poinçonnée à chaque commande. Pour préserver notre budget, nous avons partagé un plat pour deux au maximum. C’était suffisant la plupart du temps et très bon. Pour le petit-déjeuner, nous avions investi quelques jours plus tôt dans du lait en poudre et nous avions un reste de céréales. On faisait notre petit mélange chaque matin dans la chambre avec nos gobelets pliables. 

Pour notre premier jour dans la région, nous sommes partis en randonnée avec un couple d’anglais et de néerlandaises. Nous avons marché pendant 3h entre les cacaotiers et les plants de maïs dans les hauteurs, soit 7km. Nous avons croisé des locaux timides et intrigués de voir passer un groupe de blancs. Ils ne parlaient pas espagnol pour la plupart mais la langue maya q’eqchi’. Une vingtaine de langues mayas sont encore parlées aujourd’hui au Guatemala. J’ai pu discuter avec un vendeur de glaces sur le chemin qui connaissait l’espagnol et nous a appris à dire bonjour dans sa langue : « cuachin » pour s’adresser à un homme et « naachin » pour s’adresser à une femme. Les femmes et jeunes filles sont toutes habillées de la même manière, elles portent un débardeur coloré (souvent en satin) sous un t-shirt d’une autre couleur en dentelle et une jupe longue à motifs rayés. Les habitants vivent dans des maisons très rustiques, en tôles avec leurs animaux (chiens, poules, cochons). Certains font sécher devant chez eux les fèves de cacao au soleil. C’est une des grandes richesses de la région, avec le maïs et le roucou (achiote en espagnol), fruits avec une coque épineuse comme les châtaignes, utilisé pour faire de l’huile, comme condiment ou encore pour son pigment rouge.

En découvrant toutes ces plantations de cacao sur le chemin, nous voulions en apprendre plus sur l’exploitation de ce fruit et la fabrication du chocolat. En posant la question à la réception, Anna nous a gentiment mis en contact avec une autre auberge du coin qui a sa propre ferme de cacao et propose des ateliers découverte. C’était hyper intéressant ! J’ai prévu de faire un article dédié sur le sujet. En attendant, tu peux (re)découvrir les étapes en version courte sur mon Instagram, dans ma story à la une sur le Guatemala.

Après l’atelier, nous sommes repartis à pied vers notre hôtel, une petite randonnée d’une heure et demie au programme. Mais on a perdu la trace du chemin principal et il a commencé à pleuvoir de plus en plus fort. Le terrain était très glissant dans la gadoue, on s’est d’abord accroché aux arbres comme on a pu puis on s’est chacun aidé d’un bâton pour avancer. Nous avons finalement retrouvé le chemin en reconnaissant des sentiers empruntés la veille. Nous sommes rentrés à 16h, trempés jusqu’au cou et ventre vide. Nous avions bien mérité une bonne pizza et une douche chaude ! Les douches de Greengo’s sont parmi les plus chaudes que nous avions eu ces derniers temps car il faut savoir que la douche chaude n’est pas automatique ici. C’est la surprise à chaque fois qu’on arrive dans un nouvel endroit.

Enfin, nous avons terminé notre séjour ici en beauté, en visitant le parc qui a rendu la région célèbre avec ses piscines naturelles. Il faut un bon cardio pour atteindre le point de vue, assez haut en altitude, chemin glissant et marches hautes. Mais la vue en vaut tellement la peine, c’est magnifique ! Nous avons rencontré deux jeunes filles guatémaltèques du nom de Dolores et Olga. Elles ont accepté de prendre une photo avec nous. Elles sont habillées comme toutes les guatémaltèques d’ici. Elles montent, en jupe et en tongs, avec des provisions dans leur sac à vendre aux visiteurs. Leur famille a installé un peu plus loin un magasin de fortune, monté et démonté chaque jour. 

Après le mirador, nous avons poursuivi notre chemin pour redescendre et nous avons croisé un singe assis sur les marches. Très surpris de le voir ici, nous avons pris un peu peur. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en passant si près. Mon copain s’est armé d’un bâton pour se défendre en cas d’attaque. En fait, il était blessé et ne bougeait pas du tout… Nous l’avons signalé à des gardes du parc qui l’ont ensuite recueilli pour l’emmener en ville et le soigner.

En fin de parcours, nous avons pu nous baigner dans les magnifiques piscines naturelles. Une belle récompense pour décompresser !

Nous avons quitté la jungle très tôt le lendemain matin pour dix heures de bus direction Antigua Guatemala, l’ancienne capitale du pays et la hâte de vivre notre prochaine expérience sur le lac Atitlán, au sein d’une famille guatémaltèque.

Comme d’habitude, je reviens très vite pour te partager tout ça ! En attendant, tu peux me suivre au jour le jour sur Instagram.

Dans les terres du Bélize

Après cette semaine de rêve à Caye Caulker, nous avons repris le bateau direction le continent. Depuis Bélize City, nous avons rejoint Hopkins sur la côte en chicken bus. Ces anciens school bus américains remasterisés sont les bus les plus communs en Amérique Centrale. C’est le moyen de transport le plus plébiscité par la population locale et c’est aussi le plus économique. Ça change des bus climatisés ADO au Mexique ! Ambiance reggae à fond — pour le plus grand bonheur d’un rastafari qui chantait à tue-tête — et paysages verdoyants qui défilent par la fenêtre. 

Hopkins, berceau de la culture garifuna

Hopkins est un petit village tranquille sur la côte caribéenne. Il est le cœur de la culture garifuna,  peuple noir des Caraïbes. Cette ethnie est issue d’un métissage entre des esclaves africains et des autochtones (Caraïbes et Arawaks), mêlant certaines traditions africaines avec la culture caraïbe. Leur nom signifie « mangeur de manioc » en arawak. C’était une bonne transition entre les plages paradisiaques de Caye Caulker et le retour dans les terres, puisqu’après cette étape nous ne verrions plus de plage pendant au moins trois semaines.

Si les palmiers faisaient toujours partie du décor, finie l’eau transparente. Les plages n’étaient pas des plus propres et il n’y avait pas grand chose à faire dans le village. Nous aurions bien aimé assister à une soirée percussions mais nous sommes passés en pleine semaine, il aurait fallu attendre le vendredi soir. Nous ne sommes restés que deux nuits et c’était suffisant, à alterner les moments détente entre la plage et les hamacs de l’auberge. J’ai dévoré un nouveau roman. Avant de partir, nous avons organisé une petite soirée crêpes à laquelle nous avons convié des voyageurs allemands rencontrés à Caye Caulker et retrouvés ici par hasard.

San Ignacio et Chiquibul National Park

Le lendemain matin, nous avions rendez-vous à 7h à l’arrêt de bus pour rejoindre notre prochaine et dernière étape bélizéenne. Nous avons croisé les élèves en uniforme monter dans le fameux school bus jaune. Pour le petit-déjeuner, nous avons mangé nos crêpes faites la veille, emportées dans nos contenant hermétiques pliables. C’est l’un des meilleurs investissements que nous ayons fait en termes d’accessoires techniques pour le voyage. On s’en sert vraiment souvent pour transporter de la nourriture. Ça nous évite d’acheter et consommer en extérieur.

Trois bus et trois heures plus tard, nous sommes arrivés à San Ignacio, près de la frontière avec le Guatemala. Cette région est très verte, propice à l’agriculture et la culture des fruits. La jungle est très présente et c’est aussi assez vallonné. Je ne m’attendais pas forcément à ce type de paysages. Nous avons fait un petit tour de la ville et de son marché. Nous nous sommes renseignés sur les activités à faire dans le coin et nous sommes restés tranquilles à l’auberge. J’ai terminé mon roman commencé deux jours plus tôt. Je n’avais jamais lu aussi vite ! C’est génial de pouvoir mettre sa vie sur pause, loin du quotidien et des contraintes métro-boulot-dodo.

Encore une fois, les activités étaient très chères (environ 100$ US par personne). Et malheureusement, rien n’est accessible à pied dans le coin. Louer une voiture est à la fois coûteux (surtout à deux) et risqué au vu de l’état des routes menant aux sites touristiques reculés. Il aurait fallu être cinq pour équilibrer les dépenses. Nous avions prévu de rester trois jours sur place pour découvrir la région, pas pour rester à l’auberge… Nous avons finalement fait appel à Gabriel, guide et chauffeur de taxi. C’est une voyageuse rencontrée lors de nos précédentes étapes et faisant le trajet en sens inverse qui nous avait conseillé ses services. Nous en avons eu pour 175$ US chacun pour deux jours complets d’excursion, avec déjeuner inclus. On a conscience que c’est cher et ça dépassait le budget qu’on s’était fixé mais on a un peu suivi la devise YOLO (you only live once / « on n’a qu’une vie) ». La région est connue pour ses ruines mayas et ses grottes. La plus célèbre d’entre elles, Actun Tunichil Muknal (ou ATM en version courte), attire les touristes qui n’ont pas froid aux yeux puisque des ossements humains, preuve de sacrifices des mayas au nom des dieux, y sont conservés. Nous n’y sommes pas allés car il fallait débourser 100$ US chacun pour la visite d’une demie journée.

Le premier jour, Gabriel nous a emmené au petit matin découvrir le cave tubing. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. En fait, en anglais, « cave » signifie « grotte » et « tube » est une bouée. Nous voilà donc partis visiter des grottes immergées assis chacun sur une bouée dans l’obscurité, équipés d’un gilet de sauvetage, un casque et une lampe frontale. C’était assez impressionnant !

On a vu de nombreuses formations de calcaires, parfois très scintillantes, des énormes stalactites et stalagmites et des chauves-souris. Après le parcours dans les grottes, nous sommes descendus tranquillement par la rivière, dans un cadre magnifique. Enfin, le guide nous avait prévu pour le déjeuner un plat typique et fait maison, cuisiné le matin-même avec sa femme : riz, haricots rouges, poulet et salade coleslaw. 

Le lendemain matin, nous avions rendez-vous à 7h pour une longue journée de quatre étapes. Premier arrêt : la grotte Río Frío à une demie-heure de la ville. Pas de bouée cette fois-ci mais nous avons retrouvé les énormes stalactites de la veille. Un site impressionnant caché derrière les hauts arbres.

Nous avons ensuite repris la route dans les chemins de terre cabossés du parc national Chiquibul pendant deux heures pour atteindre Caracol, le plus important site maya du Bélize. L’état de la route a eu raison de Zina, la vieille et courageuse Toyota qui nous accompagnait car nous sommes arrivés avec un pneu crevé. Heureusement, Gabriel en connaissait les risques et avait une bonne roue de secours dans son coffre.

A l’entrée du site, avons été accueillis par les cris des singes hurleurs et nous avons découvert un campement de petites maisons en bois avec un toit en feuilles de palmiers. Gabriel nous a expliqué que certaines personnes étaient venues s’installer ici en 2012 pour vivre la fin du monde annoncée au pied des ruines. En réalité, il s’agissait d’une mauvaise interprétation du calendrier maya qui fonctionne par cycle de 52 ans. L’année 2012 était donc la fin d’un cycle et non la fin du calendrier.

C’est la première fois que nous visitions un site maya avec un guide. Au Mexique, nous trouvions les informations dans notre guide papier mais là c’était vraiment intéressant de pouvoir poser nos questions et d’avoir le point de vue d’un local. C’est également l’un des seuls sites mayas sur lequel nous avons pu monter et admirer la vue de haut. Et ça se mérite, car les marches sont nombreuses et très hautes. Je demandais justement à Gabriel pourquoi les marches étaient si hautes alors que la population maya était très petite (ils mesuraient entre 1m40 et 1m50). En fait, seuls les chefs vivaient en haut et lorsque le peuple venait s’adresser à lui, la hauteur des marches les obligeait à se courber et à adopter une posture de respect en montant.

En plus des temples, le site était composé de terrains de jeu de balle, très apprécié chez les mayas, avec les gradins de chaque côté et une pierre gravée à l’effigie de l’équipe gagnante au centre. Comme pour de nombreux sites mayas, une partie est encore enfouie sous la forêt. J’ai beaucoup aimé cette visite à l’entrée de la jungle, ça m’a rappelé Palenque, le site maya que j’avais préféré au Mexique. 

Une fois le pneu changé, nous avons repris la route pour une après-midi détente au bord de l’eau. Nous avons pique-niqué en face des piscines naturelles Río on Pools, une superbe vue de haut avant d’aller nous y baigner.

Enfin, nous avons terminé notre parcours au pied des cascades Big Rock avant de reprendre la route vers 16h et de rejoindre notre auberge une heure et demi plus tard. C’était une super journée, le cadre était magnifique. Nous avons fini en beauté notre visite du Bélize. 

Ce que j’ai beaucoup aimé avec Gabriel, c’est que pendant les heures de route, il nous parlait de son pays à cœur ouvert. Aujourd’hui, j’avais envie de repartager ses petites anecdotes et ce qu’on a appris sur l’histoire de ce petit pays, peu connu mais très riche culturellement.

Un peu plus sur le Bélize

Le Bélize était anciennement connu sous le nom de British Honduras, jusqu’à son indépendance avec le Royaume-Uni en 1981. Le pays fait aujourd’hui partie du Commonwealth. Sa capitale, initialement Bélize City, est aujourd’hui Belmopan dans les terres. C’est la plus petite capitale d’Amérique Centrale. Elle a obtenu sa fonction en 1961 après le passage d’un ouragan ayant partiellement détruit sa prédécesseure. 

Le drapeau bélizéen est le seul drapeau d’état indépendant au monde représentant clairement des humains. Ces deux hommes d’ethnie différente renvoient aux diverses richesses du pays : la richesse culturelle et la richesse des ressources. Le Bélize était un grand exportateur de bois (notamment l’acajou) et de chewing-gum vers l’Europe. Chaque année, début mars a lieu une course en canoë sur quatre jours, en hommage aux ancêtres qui exportaient sans moyen de transport par la route. Comme leurs ancêtres, les participants traversent le pays par la rivière d’ouest en est, de San Ignacio jusqu’à la mer des Caraïbes.

La population du Bélize est très diversifiée puisqu’elle compte des descendants d’esclaves africains, de mayas, d’espagnols et de britanniques. Il y a aussi une grande communauté de chinois, qui tiennent la plupart des magasins du pays, et de Amish, grands producteurs de fruits et légumes et fabricants de meubles. La langue officiel est l’anglais mais une moitié de la population parle aussi kriol (un créole à partir de l’anglais) et une autre parle espagnol. En minorité, on y parle aussi certaines langues mayas et le garifuna. L’emblème national du pays est le toucan mais malheureusement, nous n’en avons pas vu… 

La religion chrétienne est aussi très présente dans le pays (catholiques et protestants). Toutes les écoles, construites de la même manière, sont religieuses et portent le nom d’un saint. On les reconnaît le long des routes par leurs bâtiments rectangles disposés en U autour d’un terrain d’herbe et leurs élèves en uniforme.


C’est l’heure de clôturer cette étape du voyage. J’espère que ça t’a plu et que tu as appris quelque chose. Un grand merci à tous ceux qui suivent assidûment nos aventures, ici ou sur Instagram. Je te retrouve très bientôt dans de nouveaux articles direction le Guatemala ! 

Une semaine de rêve à Caye Caulker

Il existe deux moyens de rejoindre l’île de Caye Caulker après avoir passé la frontière nord : prendre le bateau à Corozal ou prendre un bus jusqu’à Bélize City pour y prendre le bateau. Pour cette deuxième option, il faut passer la frontière assez tôt. Nous ne voulions pas nous imposer d’horaire donc nous sommes restés à Corozal mais les hébergements sur place sont assez chers (minimum 50$ US la nuit).

De Corozal Town, un seul bateau par jour fait la liaison jusqu’à San Pedro, la cousine de Caye Caulker, plus grande et plus touristique, également connue sous le nom Isla Bonita et rendue célèbre par Madonna. Le départ est à 7h du matin pour un trajet de deux heures. Arrivés à San Pedro, il faut passer par la douane qui peut vérifier aléatoirement des sacs. Nous n’avons pas été contrôlés et sommes allés directement de l’autre côté de l’île pour la correspondance vers Caye Caulker.

Caye Caulker est une île très calme et réputée pour la plongée. A première vue, elle nous a beaucoup fait penser à Holbox : cocotiers, chemins de terre, golfettes… Nous avons aussi eu un peu de pluie les premiers jours ! Mais il y avait quelque chose de vraiment différent dans l’ambiance qui régnait sur place : calme et tranquille mais en même temps joyeuse et chaleureuse. On s’est vraiment senti bien, comme en vacances. Une pause appréciée dans notre périple aux multiples étapes. La devise de l’île, Go slow, en est un bon résumé.

Nous avons fait de jolies rencontres, humaines et animales (si on peut dire ça). La biodiversité sur l’île est impressionnante, surtout la faune marine. Chaque jour en fin d’après-midi, les raies se donnent rendez-vous au niveau de la plage Iguana Reef, parmi les hippocampes et les pélicans. Le spot est incroyable, on en a pris plein les yeux et vu notre plus beau coucher de soleil ! Les raies sont nourries avec des sardines de la pêche du jour. Chacun peut participer, ce que nous avons fait. C’est très impressionnant de voir cet animal d’aussi près, d’autant plus que c’était la première fois que j’en voyais ! Mais alors les toucher, c’est encore autre chose ! Au début, j’avais peur de me faire gober la main… Heureusement, seules les sardines les intéressent ! Quand elles sont nombreuses au bord de l’eau, il vaut mieux rester sur le sable et faire attention à ne pas toucher leur queue urticante. Mais un peu avant l’heure du repas, quand les premières arrivent, il est possible de se baigner avec elles. De l’autre côté du ponton, les plus chanceux pourront observer plusieurs hippocampes (nous sommes chanceux). Un sanctuaire a été mis en place pour la préservation de la population de cette espèce. Ils peuvent grandir ici, à l’abris des prédateurs, avant de rejoindre les océans, je suppose, quand ils sont plus grands.

L’île est séparée en deux par la mer des Caraïbes, le cœur de l’île étant la partie sud. A la pointe (The Split), il est possible de traverser pour quelques dollars ou à la nage pour les plus courageux. Nous avons opté pour l’option gratuite du bateau taxi un peu plus loin à l’ouest de l’île. A l’arrivée, pas d’animaux mais ambiance beach club avec musique à fond, transats, lits suspendus, tables dans l’eau et bouées à disposition. Il n’en fallait pas plus pour nous retenir, on s’est installé là jusqu’à la tombée de la nuit pour clôturer une nouvelle fois notre journée devant un magnifique coucher de soleil.

Nous avons séjourné dans plusieurs auberges sur l’île car nous avions réservé à la dernière minute et il n’y avait plus de disponibilité pour le nombre de nuits souhaité. Traveller’s Palm est de loin celle que j’ai préférée ! Le personnel était hyper accueillant et souriant, les chambres propres et spacieuses et le grand espace commun convivial. C’est aussi là que nous avons fait les meilleures rencontres, l’ambiance est top. Nous sommes partis toute une journée en excursion snorkeling avec un groupe de voyageurs de l’auberge. Ce type d’excursions est proposé par de nombreuses agences de tourisme et auberges partout sur l’île et celle de Traveller’s Palm est l’une des moins chères. Il faut compter 80$ US par personne pour la journée avec déjeuner inclus. C’est un budget mais tous les voyageurs rencontrés nous ont dit que ça valait vraiment le coup ! La barrière de corail au large des côtes du Bélize est la deuxième plus grande au monde, après celle de l’Australie. On s’est dit qu’on ne pouvait pas louper une telle expérience car ce sera peut-être la seule fois de notre vie que nous en aurons l’opportunité.

En ayant un budget limité sur un an, on ne peut pas faire toutes les activités mais on ne veut pas non plus se dire qu’on a loupé quelque chose. On doit faire des choix. J’avais d’ailleurs écrit dans mon article sur la jungle du Chiapas que les activités chiffraient vite sur le budget, à environ 50€ la journée. C’était avant de connaître le Bélize… Ici, les excursions à la journée démarrent environ à 100$ US par personne. En plus, c’est assez déstabilisant car les dollars américains sont acceptés partout et les prix des activités sont souvent affichés dans cette devise. Sachant qu’un dollar américain vaut deux dollars bélizéens, il faut tout le temps demander confirmation et faire la conversion, sous peine de se retrouver dans une activité deux fois plus chère qu’estimée.

Journée snorkeling

Nous avons embarqué le matin derrière l’auberge et avons commencé par nourrir quelques animaux avec des sardines. D’abord des oiseaux, debout à l’arrière du bateau, bras tendu vers le ciel. Puis, des énormes poissons appelés tarpons, mesurant environ 1m de long, en laissant pendre la sardine entre nos doigts à hauteur du bateau. Ils sautaient pour attraper leur encas. C’était hyper impressionnant ! Encore une fois, j’ai cru me faire gober la main. Les pélicans nous ont repéré et étaient quelque peu jaloux. Certains rodaient autour du bateau dans l’espoir de gagner une sardine. J’ai baissé ma garde et l’un d’entre eux m’a donné un bon coup de bec en voulant attraper celle que je tenais dans ma main. Décidément… Est-ce que j’allais perdre une main avant la fin du séjour ?

Ensuite nous avons observé une multitude de poissons et coraux dans la réserve marine Hol Chan, où nous avons aussi croisé deux tortues marines. C’est magique de découvrir tout un autre univers sous l’eau.

L’excursion compte plusieurs arrêts pour plonger dont l’un se nomme Shark Alley. Oui oui, littéralement l’allée des requins. Et le thème de la journée étant le snorkeling, nous ne sommes pas restés sur le bateau à les observer. Nous avons nagé avec eux. Le guide nous a expliqué que nous pouvions même les caresser sur le dos ou sur le flanc ! C’est marrant, ils ont une peau rugueuse. Ce ne sont pas des gros requins à la mâchoire menaçante comme dans Les dents de la mer ou encore Nemo. Ceux-ci étaient plutôt inoffensifs, avec des petites dents. Il fallait quand même faire attention à nos mains et tenir les poings serrés si on s’approchait près de la tête et de la mâchoire. Ils ne pourraient pas concrètement nous arracher la main ni laisser une morsure profonde mais si par inadvertance ils croquaient nos doigts, on se blesserait en voulant les retirer par réflexe.

Et toi, tu aurais plongé aussi ou tu serais resté(e) sur le bateau ?

Baptême de plongée

Pour aller plus loin dans l’expérience sous-marine, nos amis du snorkeling nous ont vivement encouragé à faire de la plongée. Tous expérimentés et titulaires de leur certification Open Water, la plupart étaient venus spécialement au Bélize pour explorer les fonds marins avec bouteille. De notre côté, il nous fallait passer par l’étape du baptême. Nous savions tous les deux que nous voulions tenter l’expérience pendant le voyage mais n’avions pas défini où précisément. On l’a pris comme un signe et le lendemain nous nous inscrivions à l’école de plongée.

Nous n’avons fait que le baptême sans nous inscrire à la certification car nous voulions d’abord connaître les sensations et savoir si nous serions à l’aise. Malheureusement un fail pour ma part… Lors de ma première descente, de l’eau est entrée dans mon masque et j’ai bu la tasse par le nez. Je suis vite remontée et ça m’a fait un peu peur pour la suite. Et si ça m’arrivait à deux mètres de profondeur ? Ou même plus… Le moniteur a essayé de me rassurer et j’ai pris un peu de temps pour me détendre mais à chaque fois que je redescendais, je sentais mon masque se soulever au niveau du nez. En fait, je n’arrivais pas à respirer uniquement par la bouche. Le seul moyen que j’ai trouvé pour réussir la plongée était mettre mes deux mains sur mon masque pour le maintenir contre mon visage. Ce n’est pas la position la plus à l’aise mais c’est comme ça que j’ai pu rester 30 minutes sous l’eau.

Le baptême incluait deux plongeons. Le premier à environ deux mètres profondeurs permettait de valider les skills, c’est-à-dire des exercices de sécurité comme retirer l’eau dans son masque (tiens, tiens), retirer et remettre son respirateur, respirer dans le respirateur de secours d’un autre plongeur, etc. Étant très concentrée avec mes deux mains sur mon masque, je ne me voyais pas du tout les retirer pour en plus enlever mon respirateur… Surtout que j’avais déjà comme des mini-crises de panique pendant lesquelles je devais calmer ma respiration. J’avais conscience que sans valider ces exercices, je ne pourrais pas faire le second plongeon jusqu’à dix mètres. Mais ce n’était pas le bon moment pour moi. 

Le moniteur et mon copain m’ont dit être très fiers de moi en remontant car ce n’était pas gagné. Ça m’a remis du baume au cœur et ça me donne envie de réessayer plus tard pour dépasser ma peur. C’est quand même très impressionnant de pouvoir rester dans un endroit où l’on ne peut normalement pas respirer. Mon copain, lui, est motivé pour passer sa certification ! Nous le ferons sûrement en Colombie.

Encore un grand merci à nos collègues d’avoir financé cette activité avec une cagnotte mise en place avant notre départ ! Une attention et un souvenir qui resteront gravés.

Qui a déjà plongé avec bouteille par ici ?


On a vraiment vécu une parenthèse magique sur cette île et c’était difficile de la quitter… Mais il a fallu reprendre la route vers d’autres aventures ! Nous avons rejoint le continent pour découvrir d’autres contrées du Bélize.

Je ne manquerai pas de raconter tout ça dans les prochains articles. A très vite !

Arrivée au Bélize par la frontière de Chetumal

Ça y est, nous écrivons un nouveau chapitre de notre aventure en changeant de pays. Après un mois au Mexique, de Mexico à Bacalar, en passant par le Chiapas, nous avons passé la frontière vers le Bélize, ce petit pays d’Amérique centrale où on parle anglais.

J’avais prévu d’écrire un article sur tout le séjour mais il était un peu long donc je l’ai découpé. Dans cette première partie, je détaille notre passage à la frontière au 15 février. J’espère que ça aidera des voyageurs parce que beaucoup ont encore des doutes sur le fait d’aller au Bélize en temps de covid. Bonne lecture !


Quand nous expliquions à d’autres voyageurs dans les auberges notre projet d’aller au Bélize, la plupart étaient réticents et semblaient ne pas comprendre notre choix.

« C’est fermé depuis le covid », « c’est compliqué », « c’est cher », « pas grand chose à faire là-bas »…

Tout un tas de raisons qui ont commencé à semer le doute en moi. Mais sur l’île d’Holbox, nous avons rencontré un couple avec le même projet et les mêmes impressions vis à vis des autres. Le fait d’en parler ensemble et de se comprendre nous a mutuellement encouragés ! Qu’avions-nous à perdre d’essayer ?

Cette destination, et plus précisément l’île Caye Caulker, est apparue sur notre liste peu avant notre départ, sur les conseils d’un ami qui a beaucoup voyagé en Amérique (coucou Aurel si tu passes par là). Nous étions donc plutôt confiants sur le fait d’apprécier le voyage.

D’après les informations trouvées en ligne, plusieurs éléments pouvaient compliquer le passage de la frontière et le séjour :

  • le test covid imposé à l’entrée pour 50$ US
  • la réservation d’un logement certifié par l’état en termes de respect des normes d’hygiène (liste restreinte et budget plus élevé)
  • la souscription obligatoire à une assurance covid
  • la fermeture de la liaison par bateau entre Chetumal et les îles bélizéennes San Pedro et Caye Caulker

Revenons-en aux faits.

Nous avons pris un colectivo à Bacalar pour rejoindre Chetumal. Il faut compter une bonne demie heure et 50 pesos par personne. Arrivés en début d’après-midi, nous avons profité de notre dernier repas mexicain et échangé des pesos en dollars US en prévision du paiement du test covid. Nous avons d’abord fait appel à Jorge (+52 983 156 3803) pour nous emmener à la frontière pour 250 pesos. Il y a un premier contrôle au niveau de la douane mexicaine, où les sacs sont vérifiés. Ensuite, il faut passer par le bureau de l’immigration pour valider la sortie du territoire. Certains voyageurs nous ont recommandé de bien vérifier le tampon sur le passeport à chaque passage de frontière, dans les deux sens (entrée et sortie) car quelques uns ont payé les frais d’un « oubli ». Jorge nous a attendu pendant ce temps, il est habitué à emmener faire ce trajet et connaît les démarches.

Enfin, nous avons été déposés à l’entrée de la zone libre. On peut y passer la journée sans aucune formalité. Mais c’est ici que se déroulent les tests covid pour séjourner au Bélize. La frontière avec l’immigration est un peu plus loin. Cette étape est assez rapide, le plus long étant d’attendre les résultats du test (environ 20 minutes). Bon à savoir, il est possible de payer par carte. Je conseille quand même d’avoir des dollars US sur soi pour pouvoir payer le taxi bélizéen. Nous avons demandé à quelqu’un sur place d’appeler Henry pour nous (+501 651 8235). Il propose d’emmener de la zone libre à l’immigration puis à Corozal Town, la première ville, pour 35$ US. Il y a aussi des taxis présents sur place mais il est possible que ce soit plus cher. Nous avons obtenu les contacts de la part d’un voyageur ayant témoigné sur le groupe Facebook Les Français au Bélize.

L’étape de l’immigration était assez rapide aussi. Après avoir rempli un petit formulaire sur notre identité, notre moyen de transport pour passer la frontière, notre lieu de séjour au Bélize et nos intérêts pour le pays, l’agent de l’immigration nous a demandé si nous avions une assurance. Nous avons montré notre contrat sur notre téléphone et nos passeports ont été tamponnés. Nous avons passé la frontière le jour de la mise en place d’une assurance obligatoire pour l’entrée au Bélize. Je ne sais pas si nous avons bénéficié d’une tolérance ou si les assurances extérieures sont acceptées de manière générale. N’hésitez pas à montrer votre contrat avant de souscrire sur place. Nous n’avions pas réservé de logement à l’avance donc nous avons donné le nom d’un hôtel trouvé sur internet et la réservation n’a pas été vérifiée.

Nous avons tout de suite été très bien accueillis par les bélizéens, que ce soit à la frontière, notre chauffeur Henry ou même Charlie qui nous a accueilli à l’hôtel Las Palmas à Corozal. Et la première impression fût la bonne, les bélizéens se sont montrés très chaleureux avec nous tout au long du voyage.


Hâte de vous faire lire la suite et de vous faire découvrir en images la beauté de ce pays (pour ceux qui n’ont pas vu sur mon Instagram) ! Pour rappel, j’y fais un débrief chaque jour de notre journée.