Ces derniers temps, les beaux jours sont arrivés la vie a repris. Je n’ai pas pris beaucoup de temps pour lire mais j’avais hâte de découvrir ce roman de Delphine de Vigan. Je l’ai vu sur les réseaux, entendu quelques critiques et je voulais le lire pour me faire ma propre idée. Il m’attendait même sagement au chevet de mon lit car j’avais commencé la lecture d’une dizaine de pages. Je l’ai repris il y a peu, pour enfin découvrir cette histoire au sujet des enfants exposés sur internet et qui a fait tant parler au moment de sa sortie.

Honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à une affaire policière, ce n’est pas mentionné ni même suggéré dans le résumé de quatrième de couverture mais j’ai beaucoup aimé. Ça apportait une dimension à l’intrigue, qui aurait été un peu plate sans ça. D’ailleurs, c’est ce qui selon moi constitue le fondement des réflexions vers lesquelles veut nous emmener l’auteure.
Pour une petite remise en contexte, dans son roman, Delphine de Vigan nous fait rencontrer deux jeunes femmes quelque peu opposées : Clara, une policière reconnue dans sa brigade vivant seule loin d’internet, et Mélanie, jeune maman surconnectée vivant son rêve de célébrité à travers ses enfants qu’elle met en scène dans des vidéos sur les réseaux sociaux. Les deux femmes se rencontrent lorsque Clara est amenée à enquêter sur un drame survenu au sein de la famille de Mélanie. Au fil des témoignages demandés pour l’enquête, on découvre le quotidien effréné de ces petits enfants stars, gâtés à souhait par leurs parents et marques en tout genre (jouets, nourriture, parcs d’attraction) ainsi que les joies et les vices déclenchés chez leur public.
J’ai eu envie d’acheter ce livre parce que j’avais entendu des critiques sur les réseaux venant justement de parents influenceurs. N’étant ni parent, ni influenceur mais étant concernée par l’exposition de notre vie sur les réseaux sociaux, j’ai voulu me faire ma propre opinion. Et je peux dire aujourd’hui que je ne suis pas d’accord avec eux. Je n’ai pas trouvé que les scènes décrites étaient trop stéréotypées car je suis sûre que cela existe, même si cela ne concerne pas tout le monde. Je n’ai pas non plus trouvé que l’intrigue était plate ou trainait en longueur, au contraire. Ça m’amène plutôt à penser que les critiques émises sont négatives car le roman est lui-même une critique de leur mode de vie. Je trouve d’ailleurs dommage qu’ils n’en aient pas profité pour ouvrir le débat avec leurs abonnés afin d’éveiller les consciences. Enfin, je ne jette pas la pierre car il est parfois difficile de réaliser et de se remettre en question. Je suppose que chacun fait de son mieux tout en s’adaptant à son époque.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé ouvrir mon esprit sur ces questions : quel est le risque d’exposer ses enfants sur les réseaux sociaux aux yeux de tous ? Nous laisseraient-ils faire s’ils en étaient conscients ? Quel genre d’adulte sera l’enfant qui a grandi sous le regard des autres et possédant bien plus que ce qu’il ne peut utiliser ?
J’ai aussi particulièrement apprécié lire un livre ancré dans mon époque, mentionnant Loft Story et autres émissions de télé-réalité fictives ainsi que les vidéos YouTube et contenus Instagram ou encore le confinement et le Covid. J’ai un peu moins aimée la dernière partie (environ 80 pages sur les 350), qui aux allures de prévisions futuristes se déroulant en 2031, présente un peu trop d’extrapolations. Même si c’est bien là que nous pouvons prendre conscience des éventuelles conséquences à long terme d’une exposition sur internet dès le plus jeune âge, certains éléments sont un peu trop poussés. Je serai curieuse de relire cette partie en 2031 et de comparer ce qui existe réellement et ce qui n’est que fiction. La fin était également un peu trop ouverte à mon goût. J’aurai aimé une conclusion ou un dénouement plus clair pour l’ensemble des personnages.
Tu avais vu passer ce livre sur les réseaux ?