Du Guatemala au Nicaragua : traverser trois frontières en minibus

Après s’être dorés la pilule sur la côte Pacifique, nous sommes revenus à Antigua pour prendre une navette direction notre prochain pays : le Nicaragua. Cette fois-ci, c’était sur la liste de départ ! Dans notre temps limité, nous avons choisi de ne pas nous arrêter au Salvador ni au Honduras. Nous avons seulement traversé les frontières terrestres. Ça sera peut-être pour une prochaine fois !

Nous avons réservé la navette à Antigua pour aller jusqu’à León, la première grande ville du Nicaragua. Nous sommes passés par l’agence Barco Expeditions, qui nous avait été recommandée par des voyageurs ayant fait le trajet dans le sens inverse et qui proposait le meilleur prix (1200 quetzals / 140€ pour deux).

Nous avions rendez-vous dans la nuit du dimanche au lundi, à 2h30 du matin : courte nuit en perspective. Nous avons réussi à trouver un accord avec l’auberge dans laquelle nous étions quelques jours plus tôt, Adra Hostel. Ils nous ont laissé l’accès aux parties communes et nous ont fourni des couvertures gratuitement pour passer la soirée au chaud. C’était vraiment adorable de leur part. Cette auberge était l’une de mes préférées du voyage, avant même ce service rendu. Je te la conseille sur Antigua. C’est bien placé, moderne, propre et le cadre est cosy avec le feu dans la cour en soirée. Il n’y a pas de cuisine mais le restaurant est très bon (le petit déjeuner est inclus). Et pour rappel, il y a le trio gagnant ! Si tu ne sais pas de quoi je parle, c’est que tu n’as pas lu mon article précédent (alors clique sur le lien).

Aux premières heures du lundi 21 mars, nous embarquons pour plus de vingt heures de bus. N’étant que trois au départ, nous avons pu nous allonger sur les banquettes pour récupérer quelques heures de sommeil. Nous sommes arrivés à la frontière du Salvador, au petit matin sur les coups de 6h. Nous sommes descendus une première fois pour obtenir notre tampon de sortie du Guatemala puis une seconde quelques centaines de mètres plus loin pour notre entrée au Salvador. Il n’y avait aucune restriction liée au covid donc c’était assez simple et rapide. Nous avons pu échanger nos derniers quetzals contre des dollars américains à un local au poste de frontière. Le taux était intéressant. Nous avons ensuite longé la côte salvadorienne jusqu’à El Tuco, ville réputée pour le surf, pour déposer le voyageur qui nous accompagnait et en récupérer d’autres qui allaient aussi jusqu’au Nicaragua. Le bus s’est rempli, il a fallu se serrer un peu et finir notre nuit assis. 

Arrivés à la frontière du Honduras, nous avons changé de bus avec un groupe de voyageurs faisant le trajet dans le sens inverse. Cela permet aux chauffeurs de faire demi-tour et rentrer chez eux. Il semblerait également que ce soit plus facile de traverser avec un bus immatriculé au Nicaragua.

Depuis notre passage, nous avons entendu de nombreux récits sur les difficultés rencontrées lors du passage de cette frontière. Je ne sais pas si ce sont des voyageurs malchanceux ou si nous avons été chanceux mais notre passage a été plutôt rapide. Nous avons dû payer la taxe de sortie du Salvador (2$ US) puis la taxe d’entrée au Honduras (3$ US). Après la grande surprise lors de notre sortie du Bélize, il semblerait finalement que ce soit monnaie courante de payer ces taxes d’entrée et de sortie de territoire. Nous avons ensuite montré nos tests PCR à un premier bureau avant d’entrer dans le bureau de l’immigration pour faire tamponner nos passeports. Sur internet, il est indiqué qu’il faut s’enregistrer en ligne une semaine avant le passage de frontière mais l’agence ne nous l’avait pas demandé et rien de tout ça n’a été vérifié. Notre chauffeur nous a bien accompagné dans les démarches, ce qui nous a facilité la tâche.

Trois heures de route nous séparaient de l’entrée au Nicaragua. Nous avons de nouveau payé une taxe de sortie en quittant le Honduras (3$ US). Puis, quelques minutes avant d’arriver au poste de frontière nicaraguayen, le chauffeur demande dans le bus si quelqu’un détient un drone. Nous en avons un et nous avons appris seulement quelques jours auparavant que c’était interdit au Nicaragua… Nous pensions le cacher dans le bus mais nous n’avons pas voulu mentir au chauffeur. Et nous avons bien fait car il nous a aidé à le faire passer ! Les bus sont aléatoirement fouillés à l’entrée et tous les bagages sont passés au scanner. Le Nicaragua étant une dictature, les règles sont très strictes. Loin de nous l’envie d’être hors-la-loi, en sachant cela nous n’avions pas prévu d’utiliser le drone sur place mais nous avions vraiment envie de le garder pour la suite de notre périple. Notre chauffeur nous a dit de déposer discrètement dans son sac à dos tous les éléments du drone (manette, batteries). Il nous a expliqué prévoir un peu d’argent enroulé dans du papier dans sa poche, au cas où il aurait besoin de soudoyer le douanier, somme qu’on devrait ensuite lui rembourser.

Nous avons passé les bagages au scanner et attendu sur le côté qu’il s’occupe de toutes les formalités auprès de l’immigration : tests PCR, passeports, formulaires de déclaration des biens. C’était un peu stressant car tout semblait très strict. Les tests PCR, par exemple, devaient être au format papier, en couleur, avec QR code et facture. Le nôtre n’avait pas de QR code mais c’est passé. De nombreux voyageurs utilisent des tests falsifiés car c’est un coût (90€ par personne). Je crois d’ailleurs que des tests ont été « fabriqués » entre le Honduras et le Nicaragua pour certains passagers du bus qui n’en avaient pas… Ayant déjà un drone, nous avons choisi la sécurité et l’honnêteté sur ce point. Dans tous les cas, je ne suis pas à l’aise avec les sujets de contournement de loi, je préfère toujours être réglo. Notre bus n’a finalement pas été fouillé et le chauffeur n’a pas eu à soudoyer le douanier, qui n’a pas vérifié son sac à dos.

La taxe d’entrée au Nicaragua est de 10$ US. Comme pour le Honduras, même si la procédure détaillée sur internet demande de s’enregistrer en ligne et d’envoyer une copie du test PCR par mail quelques jours avant le passage de frontière, ça n’a pas été vérifié ni demandé. Nos passeports n’ont pas été tamponnés mais nous avons obtenu un reçu papier attestant du paiement de la taxe et du passage de frontière. Il est conseillé de le garder précieusement jusqu’à la sortie. En tout, nous aurons dépensé 18$ US dans les taxes aux frontières. Le dollar américain est une monnaie de référence sur le continent, elle est très utilisée et c’est parfois la seule acceptée pour payer ce type de taxes. Je vous conseille d’en avoir toujours un minimum sur vous dans ces destinations (environ 50$).

Soulagés que tout ce soit bien passé, nous avons repris la route pour un peu plus de deux heures jusqu’à León. La navette nous a déposé devant notre auberge Hostal Fachente vers 22h et nous n’avons pas tardé à dormir pour nous remettre de ce long voyage éprouvant !

L’article est un peu long mais à l’image du trajet. J’espère que ça pourra t’aider si tu as pour projet de faire le même, que ce soit dans le même sens, en sens inverse ou en partie. Hâte de te partager la suite de notre parcours au Nicaragua, que nous avons traversé du nord au sud et d’ouest en est.