Corn Islands, le paradis qui se mérite

Malgré une arrivée compliquée, nous avons adoré séjourner sur les Îles du Maïs, et particulièrement sur Little Corn, dans une cabane sur la plage. Il faut prévoir de s’y poser un peu car le trajet depuis León dure près de 24h. Mais on peut dire que le paradis, ça se mérite, non ? Je t’explique un peu plus bas, après le détail de notre parcours, ce qu’on aurait fait différemment. 

Première étape : Managua

De la gare routière de León, nous avons rejoint Managua, l’actuelle capitale. Des minibus font normalement le trajet pour 72 córdobas par personne (environ 1€80). Au dernier moment avant de démarrer, le chauffeur a changé le prix à 100 córdobas par personne, sous prétexte qu’il ne pourra pas remplir son bus à cause des nombreux sacs de voyageurs qui prennent trop de place. Effectivement, il n’y a pas de soute ni de porte-bagage au-dessus des sièges dans ces minibus. Il aurait fallu équilibrer en répartissant les voyageurs chargés dans les bus suivants, étant donné que les départs sont successifs. Un peu vexés de cette pratique, nous sommes descendus pour prendre le suivant mais les agents de quai, eux-mêmes vexés que nous ayons refusé le prix, ont dit au chauffeur de nous facturer 100 córdobas à cause de nos sacs. Ce n’est pas une question d’argent puisque la différence était d’environ 70 centimes d’euros chacun (bien qu’un sou soit un sou, surtout en long voyage) mais nous avons eu la sensation désagréable d’être des porte-monnaies sur pattes en tant que touristes. Nous avons finalement pris un chicken bus un peu plus loin pour 45 córdobas chacun (1€10). Le trajet aura peut-être duré une heure de plus mais nous n’étions pas pressés.

Deuxième étape : Bluefields

En arrivant, nous avons pris un taxi jusqu’à la gare routière Mayoreo pour prendre le bus de nuit direction Bluefields sur la côte ouest. C’est de là que part le ferry deux fois par semaine (samedi et mercredi) pour rejoindre les Iles du Maïs dans les Caraïbes. Arrivés vers 18h30, nous avons attendu trois heures jusqu’au départ de 21h30. J’ai bouquiné et nous nous sommes fait livrer Mcdo pour patienter. Il y a aussi un départ à 23h mais on ne voulait pas passer toute la soirée dans la gare, qui est en extérieur. On ne s’attendait pas à un chicken bus pour un trajet de huit heures. Rien à voir avec les bus confortables et climatisés du Mexique, nous n’étions pas du tout à l’aise… Seul point commun : le froid, mais pas à cause de la clim. La fenêtre juste au-dessus de nous ne fermait pas… C’était la pire nuit depuis San Cristóbal au Mexique.

Nous sommes arrivés à la gare routière de Bluefields alors qu’il faisait encore nuit vers 5h du matin. Nous avons pris un taxi pour rejoindre le centre pour 40 córdobas chacun. En nous déposant, le chauffeur nous explique qu’il vaut mieux que le propriétaire de l’auberge vienne nous chercher sur la rue principale car il est dangereux de s’aventurer seuls dans la ruelle menant jusqu’à la porte, on pourrait se faire voler. Ayant réservé à partir de la nuit suivante, on ne se voyait pas appeler ou débarquer si tôt. On se sentait épié par les passants un peu éméchés sortant de soirée. Pas rassurés, nous sommes allés un peu plus loin à la recherche d’un endroit plus safe pour nous installer. Nous avons élu domicile dans le parc d’une église et nous avons terminé notre nuit ici jusqu’à 9h.

Nous sommes ensuite arrivés à l’auberge Typical House Bluefields. L’accueil n’était pas terrible et la cuisine était dans un sale état, à éviter… Nous nous sommes baladés dans la ville dans la journée et avons mangé au restaurant. Mais nous ne nous sommes pas du tout senti à l’aise dans cette ville. Gros contraste avec León, les locaux ne sont pas accueillants, ils ne disent pas bonjour ou ne répondent pas quand on le leur dit. Après quelques courses, nous sommes rentrés à l’auberge où nous avons passé le reste de la journée. Heureusement, nous ne sommes restés qu’une nuit et avons pris le bateau tôt le lendemain matin pour rejoindre l’île Big Corn, à une cinquantaine de kilomètres de la côte (7h de traversée). 

Notre séjour sur les îles du Maïs

Big Corn

Sur Big Corn, nous avions réservé deux nuits dans une chambre privée à l’auberge The Wave Hostel, contacté quelques jours plus tôt via Whatsapp. Une autre française arrivée en même temps que nous avait également réservé par Whatsapp. Mais le gérant, qui était peu aimable et mal organisé nous annonce à l’arrivée qu’il n’y aura peut-être pas de place pour nous si d’autres personnes arrivent. En effet, il préfère privilégier les réservations Booking. Alors qu’il avait bien validé nos réservations par message Whatsapp… Nous avons attendu près d’une heure à la réception avant de savoir si nous pourrions avoir une chambre. Le gérant a proposé nous placer dans un autre hôtel à proximité pour la première nuit et de revenir le lendemain. Il nous a présenté cela comme un geste commercial car la nuit là-bas est 5$ plus chère mais il prenait en charge la différence. Pour nous, c’était un peu limite de payer le même prix pour avoir à changer d’endroit et transporter nos gros sacs. Nous avons insisté pour qu’il trouve une meilleure solution et avons accepté de dormir à deux dans un lit simple de dortoir, le seul lit libre restant, car nous le faisons très souvent (même quand nous payons deux lits). Le lendemain, nous avons récupéré une chambre double privée, comme prévu initialement. Les équipements sont très bien et la vue est jolie mais je déconseille cette auberge car nous avons été très mal accueillis et elle est située assez loin des plages. Pendant notre séjour, nous avons également entendu des personnes déconseiller les cours de plongée du gérant pour son manque de professionnalisme…

Une fois installés, nous nous sommes baladés aux alentours et nous avons pu comprendre pourquoi l’île s’appelait Big Corn. Rien à voir avec Caye Caulker, c’est une très grande île où les voitures circulent et il n’est pas aisé d’en faire le tour à pied. Nous avons mangé dans un restaurant en bord de plage et nous sommes rentrés tôt pour nous remettre du long périple menant jusqu’ici.

Le lendemain, nous avons fait le tour de l’île à vélo. Nous les avons loués à l’auberge pour 2$ de l’heure. Je conseille vraiment cette balade d’environ une heure et demie car même si nous avons dû faire une partie à pied (on ne s’attendait pas à une côte aussi rude), la vue d’en haut est une belle récompense. Nous sommes rentrés pile à la bonne heure pour admirer le coucher de soleil du côté de notre auberge. Le soir, une coupure d’électricité sur toute l’île nous a plongé dans le noir. Heureusement, la cuisine fonctionnait au gaz (même si nous n’avions pas prévu de la grande gastronomie). Nous avons pu faire chauffer de l’eau pour un dîner aux chandelles 2.0 : soupe de noodles éclairés à la lampe frontale. Heureusement que nous étions un minimum équipés. Depuis le début du voyage, nous avons utilisé la lampe frontale plusieurs fois. Une pour deux, ce n’est pas l’idéal. C’est mon copain qui avait prévu le coup mais si j’avais su, je l’aurai aussi ajoutée à ma liste d’accessoires techniques.

Little Corn

Le lundi matin, nous avons pris le bateau pour rejoindre la petite sœur, Little Corn. On avait vu sur internet qu’il y avait deux bateaux par jour pour y aller : un à 10h et un à 16h. Nous avons opté pour celui de 10h. En réalité, le bateau du matin est opéré par une compagnie privée. Il coûte 20$ par personne (contre 5$ par personne pour celui de l’après-midi) car il fait l’aller-retour dans la journée et permet aux touristes de Big Corn de visiter Little Corn… Nous ne voulions pas payer aussi cher donc nous étions prêts à attendre le départ de l’après-midi mais nous avons réussi une négociation discrète de dernière minute avec le capitaine à 14$ pour deux (500 córdobas).

Après une demie-heure de bateau et une dizaine de minutes de marche avec nos sacs, nous avons découvert notre chambre pour les trois prochaines nuits. Un petit cabanon sur la plage, à deux pas de la mer turquoise !! Magnifique, un vrai petit coin de paradis.

Il semblerait que les commentaires ne soient pas très bons sur internet, mais nous avons vraiment aimé notre séjour à Elsa’s Place (réservations par téléphone uniquement). Merci Laëtitia si tu passes par là pour la recommandation ! Il y a une cuisine rustique mais fonctionnelle, bien que nous ayons privilégié les repas à l’extérieur car il y a de nombreux restaurants avec vue, bonne ambiance et plats typiques. Il y a d’autres cabanons et d’autres auberges (Grace’s Place, Carlito’s Place) tout le long de la plage mais l’ambiance reste assez intimiste. Après une rapide baignade, nous avons mangé au restaurant et nous sommes baladés pour faire le tour de l’île à pied, entre verdure et plages paradisiaques.

Le deuxième jour, nous sommes restés à lézarder sur notre petit coin de plage. J’ai pris du temps pour avancer sur mes articles, on s’est baigné, mon copain s’est entraîné à ouvrir des cocos, on avait l’impression de vivre une parenthèse hors du temps. Une vraie pause qui a fait du bien.

Pour notre dernier jour, nous avions rendez-vous à 9h au ponton pour une journée pêche et snorkeling avec David. C’est l’attraction principale de l’île avec la plongée. Nous sommes d’abord partis pour une initiation à la pêche à la ligne à la main (sans canne) mais malheureusement, je suis restée clouée sur mon siège à cause du mal de mer. C’est la première fois que j’étais malade en mer et je n’étais pas la seule. Petit bateau et houle ont fait chaviré quelques estomacs. Au moment où j’ai voulu m’essayer à la pêche, j’ai dû rapidement lâcher ma ligne pour vomir par dessus bord…

Une fois que nous avions assez de prises pour le déjeuner, nous sommes rentrés sur Otto Beach, une plage paradisiaque. Les différents capitaines et équipages de bateau ont préparé le repas en faisant frire les poissons. C’était l’un des meilleurs repas que j’ai mangé depuis le début du voyage ! Nous avons aussi découvert le fruit de l’arbre à pain (et non pas du jacquier comme je le pensais — merci à la lectrice qui m’a corrigée), dont le goût et la texture ressemblent un peu à la pomme de terre. C’était très bon !

Après avoir bien mangé, nous avons repris le bateau pour une petite session snorkeling. Les coraux étaient impressionnants ! Nous avons croisé des requins tapis au fond de l’eau, plein de petits poissons colorés, un barracuda et deux raies noires à points blancs (eagle ray en anglais, qu’on pourrait traduire par raie léopard il me semble). Elles étaient majestueuses. Je n’ai pas pu prendre de photo mais l’image est gravée dans ma mémoire.

Nous sommes rentrés avec le coucher du soleil et nous avons siroté un cocktail face à la mer pour profiter de notre dernière soirée ici. Nous avons ensuite goûté le plat typique local, le rondon, une soupe avec du poisson, homard, crevettes, bananes plantains, courges et carottes, servie avec du riz à côté. La préparation prend un peu de temps, il ne faut pas arriver trop tard ou alors le commander à l’avance. Situé non loin de Elsa’s Place, le comedor El Bosque en propose pour un très bon rapport qualité/prix. Nous l’avions repéré depuis notre arrivée et l’un de nos capitaines de l’après-midi nous a conseillé d’y faire une halte.

Cette journée était incroyable, l’une des meilleures du voyage. David nous a été recommandé pour sa bonne humeur et son prix attractif, par Lucas, un voyageur français rencontré sur Big Corn. Et c’est à mon tour de le recommander. Il propose la journée pêche et snorkeling à 20$ (15$ à partir de dix personnes). Nous sommes tombés sur une journée très chargée puisque nous sommes partis à trente apprentis pêcheurs avec deux bateaux. Il y a eu quelques couacs dans l’organisation des roulements pour les groupes mais rien de critique. Si vous avez du temps sur l’île et que vous voyez que le groupe de la journée est déjà conséquent, vous pouvez reporter au lendemain. Il y a des départs tous les jours.

De nombreux prix sur les îles sont affichés en dollars américains (logements, restaurants, activités). Ça nous a surpris car nous n’avions pas vu ça depuis notre arrivée au Nicaragua. Nous avons ressenti et observé une différence de culture entre León et la côte est. Les deux régions longeant la mer des Caraïbes sont des régions autonomes. Les habitants de l’île sont majoritairement des descendants d’esclaves africains issus du commerce triangulaire, comme dans de nombreuses îles des Caraïbes. Ils parlent principalement anglais et créole, ce qui nous a rappelé le Bélize.

Nous sommes repartis de Little Corn le jeudi matin, jour de ferry de retour sur le continent. Malgré un réveil 5h pour avoir une chance d’avoir une place parmi les quarante disponibles dans le seul bateau qui fait la liaison vers Big Corn à 6h30, toutes les places étaient déjà vendues quand nous sommes arrivés au ponton une demie-heure plus tôt… Nous avons eu une petite frayeur mais nous étions nombreux dans la même situation. La compagnie a finalement décidé de faire un deuxième trajet pour rapatrier tout le monde sur la grande île et permettre à ceux qui le souhaitaient de prendre le ferry vers le continent. Il n’y a que deux ferries par semaine entre les îles et le continent : mercredi et samedi vers les îles, jeudi et dimanche dans le sens inverse, toujours à 9h. Nous sommes arrivés sur Big Corn en petit bateau juste à temps pour embarquer sur le ferry.

Après six heures de traversée, nous sommes arrivés en milieu d’après-midi à Bluefields. Deux options s’offraient à nous : y passer la journée et prendre un bus de nuit (comme à l’aller) ou prendre un bus directement, ce qui nous ferait arriver tard à Managua. Nous n’avons tellement pas aimé Bluefields lors de notre premier passage que nous avons voulu partir directement. Nous avons donc enchaîné six heures de bateau avec quasiment huit heures de bus. Nous sommes arrivés à Managua vers minuit, fatigués mais content de passer la nuit dans un vrai lit !

Mes conseils

  • Ne pas prévoir une nuit sur Bluefields et prendre le bus de nuit la veille du ferry car la ville est peu accueillante et n’a pas grand intérêt.
  • A l’arrivée sur Big Corn, prendre directement le bateau (de 16h) pour rejoindre Little Corn.
  • Les horaires de bus et des différents bateaux sont adaptés pour que les correspondances soient possibles et fluides (pas de stress). Le bus de nuit est prévu pour arriver avant le départ du ferry. Le second bateau pour aller sur Little Corn part après l’arrivée du ferry sur Big Corn. 
  • Pour un séjour sur Big Corn, débourser un peu plus et choisir un hôtel ou une auberge près de la plage car l’île est très grande.
  • Pour info, il est également possible de rejoindre Big Corn en avion. Les voyageurs rencontrés ayant choisi cette option déboursaient en moyenne 150€ pour l’aller-retour (contre 32€ en bus et ferry).

Tu connaissais ces îles du Nicaragua ? J’ai réussi à te convaincre que ça ressemble à un petit paradis ?

León, entre églises et volcans

Après notre long périple en bus pour arriver jusqu’à León, nous avons fait l’une des premières grasses mat’ du voyage en nous réveillant à 9h. Nous avons été accueillis avec un petit-déjeuner typique : gallo pinto (mélange de riz et haricots rouges), œufs brouillés et tartines de pain avec beurre et fromage. 

Nous avons arpenté les rues de la ville sous une chaleur écrasante. Il faisait déjà 30°C dans la matinée mais j’ai beaucoup aimé l’ambiance dans cette ancienne capitale, avec ses bâtiments colorés et ses nombreuses églises. Je m’y suis tout de suite sentie bien et les Nicaraguayens m’ont paru très chaleureux — même s’il faut l’avouer, c’est un peu déroutant au début de se faire appeler « mi amor » par les vendeurs à chaque coin de rue. 

Le deuxième jour, nous avons passé toute la journée avec Luis, guide local que je recommande à 100% pour sa gentillesse et son professionnalisme. Nous avons commencé la journée avec un guide et nous l’avons terminée avec un ami. Il travaille pour l’agence Maribios Tours qui collabore avec notre auberge Hostal Fachente. N’hésite pas à le contacter de ma part pour des excursions dans la région : +505 8845 9727. Pour info, tu peux bénéficier d’une petite ristourne en séjournant dans cette auberge, qu’on a trouvé très bien.

Le matin, nous avions rendez-vous pour l’attraction du coin, une expérience unique au monde : le volcano boarding, ou faire de la luge sur un volcan ! Tu en avais déjà entendu parler ?

Après 1h de route, nous sommes arrivés sur le site de Cerro Negro, littéralement la Colline Noire. Le paysage est impressionnant, c’est une étendue de sable noir, ou plus précisément de poussière de roche volcanique. On se croirait un peu sur la lune. C’est la composition du volcan et les caractéristiques mixtes de son sol qui le rendent unique. Il n’est possible de faire de la luge sur aucun autre volcan dans le monde. 

Luis est un fin connaisseurs des volcans, il a pris le temps de nous partager son savoir, autant sur les propriétés géologiques que sur l’historique du site. Après avoir observé les différents cratères, nous avons enfilé nos tenues de riders : combinaison, lunettes et gants de protection. La pente était très impressionnante déjà vue d’en bas mais aussi d’en haut. J’ai hésité à y aller mais quitte à être là, autant se lancer ! En fait, on s’assoit sur la planche en bois dont le dessous est métallique, avec les pieds à l’extérieur pour contrôler sa vitesse. Pieds à plat et dos penché en arrière pour aller à fond, pieds levés pour freiner avec les talons. Me voilà partie pour 500m de descente à environ 40km/h. C’était génial, j’ai adoré l’expérience ! Luis nous a tous pris en photo et en vidéo lors de la descente puis sa petite équipe nous a offert un snack avec des pastèques bien fraîches avant de reprendre la route pour rentrer à León.

Nous avons continué notre journée avec Luis en partant l’après-midi en excursion privée (personne d’autre n’avait réservé ce jour-là) pour observer le coucher de soleil du haut du volcan Telica. Quasiment deux heures pour parcourir une trentaine de kilomètres en 4×4 dans les chemins de terre, cette route est officiellement élue la route la plus difficile qu’on ait connue en ce début de voyage. On y a croisé des locaux avec leurs vaches, leurs chevaux et leurs charrettes, comme un air d’anciens temps. On ne savait pas à quoi s’attendre en grimpant le volcan car le but de la visite au départ était plutôt le coucher de soleil. Mais nous avons été très agréablement surpris de découvrir un cratère fumant de 250m de profondeur et 700m de diamètre. Ça sentait le soufre pendant l’ascension, cette odeur d’œuf pourri dégagée par les gaz présents dans les volcans.

Nous sommes ensuite descendus dans une petite grotte pleine de chauves-souris avant de nous poser tranquillement sur une pierre pour admirer la vue et les lumières changeantes de fin d’après-midi. Luis nous a offert un goûter local, boisson et prisionero (littéralement prisonnier). On comprend aisément l’origine du nom en voyant la forme et les bandes de pâte feuilletée assemblées comme des barreaux, emprisonnant la confiture d’ananas. Ce n’est pas mauvais mais un peu trop sucré pour moi. Nous avons aussi goûté une empanada (sorte de beignet) au fromage et au sucre, la gourmandise préférée de Luis. Le goût n’est pas aussi surprenant que cela puisse paraître vu le mélange mais encore trop sucré pour moi. Nous sommes rentrés à l’auberge en début de soirée après une grosse journée avec des étoiles dans les yeux et des souvenirs déjà plein la tête (sans oublier la poussière partout).

Une très belle entrée en matière au Nicaragua ! Luis a confirmé mon premier ressenti sur l’accueil chaleureux des Nicaraguayens.

Un seul regret, ne pas être montée en haut de la cathédrale blanche (nous n’avions pas vu que c’était possible). Sur les photos de nos amis voyageurs suivant le même parcours avec quelques jours de décalage, la vue paraissait si jolie et poétique.

Du Guatemala au Nicaragua : traverser trois frontières en minibus

Après s’être dorés la pilule sur la côte Pacifique, nous sommes revenus à Antigua pour prendre une navette direction notre prochain pays : le Nicaragua. Cette fois-ci, c’était sur la liste de départ ! Dans notre temps limité, nous avons choisi de ne pas nous arrêter au Salvador ni au Honduras. Nous avons seulement traversé les frontières terrestres. Ça sera peut-être pour une prochaine fois !

Nous avons réservé la navette à Antigua pour aller jusqu’à León, la première grande ville du Nicaragua. Nous sommes passés par l’agence Barco Expeditions, qui nous avait été recommandée par des voyageurs ayant fait le trajet dans le sens inverse et qui proposait le meilleur prix (1200 quetzals / 140€ pour deux).

Nous avions rendez-vous dans la nuit du dimanche au lundi, à 2h30 du matin : courte nuit en perspective. Nous avons réussi à trouver un accord avec l’auberge dans laquelle nous étions quelques jours plus tôt, Adra Hostel. Ils nous ont laissé l’accès aux parties communes et nous ont fourni des couvertures gratuitement pour passer la soirée au chaud. C’était vraiment adorable de leur part. Cette auberge était l’une de mes préférées du voyage, avant même ce service rendu. Je te la conseille sur Antigua. C’est bien placé, moderne, propre et le cadre est cosy avec le feu dans la cour en soirée. Il n’y a pas de cuisine mais le restaurant est très bon (le petit déjeuner est inclus). Et pour rappel, il y a le trio gagnant ! Si tu ne sais pas de quoi je parle, c’est que tu n’as pas lu mon article précédent (alors clique sur le lien).

Aux premières heures du lundi 21 mars, nous embarquons pour plus de vingt heures de bus. N’étant que trois au départ, nous avons pu nous allonger sur les banquettes pour récupérer quelques heures de sommeil. Nous sommes arrivés à la frontière du Salvador, au petit matin sur les coups de 6h. Nous sommes descendus une première fois pour obtenir notre tampon de sortie du Guatemala puis une seconde quelques centaines de mètres plus loin pour notre entrée au Salvador. Il n’y avait aucune restriction liée au covid donc c’était assez simple et rapide. Nous avons pu échanger nos derniers quetzals contre des dollars américains à un local au poste de frontière. Le taux était intéressant. Nous avons ensuite longé la côte salvadorienne jusqu’à El Tuco, ville réputée pour le surf, pour déposer le voyageur qui nous accompagnait et en récupérer d’autres qui allaient aussi jusqu’au Nicaragua. Le bus s’est rempli, il a fallu se serrer un peu et finir notre nuit assis. 

Arrivés à la frontière du Honduras, nous avons changé de bus avec un groupe de voyageurs faisant le trajet dans le sens inverse. Cela permet aux chauffeurs de faire demi-tour et rentrer chez eux. Il semblerait également que ce soit plus facile de traverser avec un bus immatriculé au Nicaragua.

Depuis notre passage, nous avons entendu de nombreux récits sur les difficultés rencontrées lors du passage de cette frontière. Je ne sais pas si ce sont des voyageurs malchanceux ou si nous avons été chanceux mais notre passage a été plutôt rapide. Nous avons dû payer la taxe de sortie du Salvador (2$ US) puis la taxe d’entrée au Honduras (3$ US). Après la grande surprise lors de notre sortie du Bélize, il semblerait finalement que ce soit monnaie courante de payer ces taxes d’entrée et de sortie de territoire. Nous avons ensuite montré nos tests PCR à un premier bureau avant d’entrer dans le bureau de l’immigration pour faire tamponner nos passeports. Sur internet, il est indiqué qu’il faut s’enregistrer en ligne une semaine avant le passage de frontière mais l’agence ne nous l’avait pas demandé et rien de tout ça n’a été vérifié. Notre chauffeur nous a bien accompagné dans les démarches, ce qui nous a facilité la tâche.

Trois heures de route nous séparaient de l’entrée au Nicaragua. Nous avons de nouveau payé une taxe de sortie en quittant le Honduras (3$ US). Puis, quelques minutes avant d’arriver au poste de frontière nicaraguayen, le chauffeur demande dans le bus si quelqu’un détient un drone. Nous en avons un et nous avons appris seulement quelques jours auparavant que c’était interdit au Nicaragua… Nous pensions le cacher dans le bus mais nous n’avons pas voulu mentir au chauffeur. Et nous avons bien fait car il nous a aidé à le faire passer ! Les bus sont aléatoirement fouillés à l’entrée et tous les bagages sont passés au scanner. Le Nicaragua étant une dictature, les règles sont très strictes. Loin de nous l’envie d’être hors-la-loi, en sachant cela nous n’avions pas prévu d’utiliser le drone sur place mais nous avions vraiment envie de le garder pour la suite de notre périple. Notre chauffeur nous a dit de déposer discrètement dans son sac à dos tous les éléments du drone (manette, batteries). Il nous a expliqué prévoir un peu d’argent enroulé dans du papier dans sa poche, au cas où il aurait besoin de soudoyer le douanier, somme qu’on devrait ensuite lui rembourser.

Nous avons passé les bagages au scanner et attendu sur le côté qu’il s’occupe de toutes les formalités auprès de l’immigration : tests PCR, passeports, formulaires de déclaration des biens. C’était un peu stressant car tout semblait très strict. Les tests PCR, par exemple, devaient être au format papier, en couleur, avec QR code et facture. Le nôtre n’avait pas de QR code mais c’est passé. De nombreux voyageurs utilisent des tests falsifiés car c’est un coût (90€ par personne). Je crois d’ailleurs que des tests ont été « fabriqués » entre le Honduras et le Nicaragua pour certains passagers du bus qui n’en avaient pas… Ayant déjà un drone, nous avons choisi la sécurité et l’honnêteté sur ce point. Dans tous les cas, je ne suis pas à l’aise avec les sujets de contournement de loi, je préfère toujours être réglo. Notre bus n’a finalement pas été fouillé et le chauffeur n’a pas eu à soudoyer le douanier, qui n’a pas vérifié son sac à dos.

La taxe d’entrée au Nicaragua est de 10$ US. Comme pour le Honduras, même si la procédure détaillée sur internet demande de s’enregistrer en ligne et d’envoyer une copie du test PCR par mail quelques jours avant le passage de frontière, ça n’a pas été vérifié ni demandé. Nos passeports n’ont pas été tamponnés mais nous avons obtenu un reçu papier attestant du paiement de la taxe et du passage de frontière. Il est conseillé de le garder précieusement jusqu’à la sortie. En tout, nous aurons dépensé 18$ US dans les taxes aux frontières. Le dollar américain est une monnaie de référence sur le continent, elle est très utilisée et c’est parfois la seule acceptée pour payer ce type de taxes. Je vous conseille d’en avoir toujours un minimum sur vous dans ces destinations (environ 50$).

Soulagés que tout ce soit bien passé, nous avons repris la route pour un peu plus de deux heures jusqu’à León. La navette nous a déposé devant notre auberge Hostal Fachente vers 22h et nous n’avons pas tardé à dormir pour nous remettre de ce long voyage éprouvant !

L’article est un peu long mais à l’image du trajet. J’espère que ça pourra t’aider si tu as pour projet de faire le même, que ce soit dans le même sens, en sens inverse ou en partie. Hâte de te partager la suite de notre parcours au Nicaragua, que nous avons traversé du nord au sud et d’ouest en est.