Cap sur la mer des Caraïbes

Après la jungle de Palenque, nous voilà repartis en direction de la côte.

Depuis ce jour, la météo n’était plus tout à fait de notre côté. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages et nous avons eu de la pluie presque tous les jours. Ce n’est pas très grave en soi mais c’est vrai que ça peut changer un voyage, ou au moins changer l’appréciation du lieu où on se trouve.

Les cenotes autour de Mérida

Nous avons fait un premier stop à Mérida, dans une superbe auberge spacieuse et flambant neuve (Hostik Hostal), d’où nous avons ensuite rejoint la commune d’Homún pour découvrir les cenotes. Ce sont des bassins d’eau douce cachés sous terre, sacrés chez les mayas. S’ils sont nombreux dans la région, il y en aurait encore des milliers non découverts. On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre au départ. Quand on est arrivé sur place et que les locaux nous ont indiqué un petit bloc de béton, on a cru à une blague. On s’est aventuré à descendre les escaliers glissants et la beauté est apparue devant nous, sous la terre. L’eau est assez fraîche puisque peu de rayons du soleil peuvent l’atteindre et les parois de calcaire conservent la fraîcheur. L’entrée coûte 50 pesos par bassin et un gilet de sauvetage est fourni car obligatoire pour la baignade. Nous nous sommes baignés dans trois bassins, entre les poissons et les chauve-souris, dont un complètement fermé et un à ciel ouvert.

Le deuxième jour, le soleil n’a pas daigné se montrer. Par temps maussade, j’en profite pour avancer sur mes articles, mettre à jour mon Polarsteps ou me détendre en rattrapant les dernières vidéos YouTube que j’aurai manquées (comme à la maison). Ce jour-là, sur un coup de tête, j’ai contacté un tatoueur pour obtenir un rendez-vous et laisser sur ma peau une trace indélébile de ce voyage. Deux heures plus tard, j’étais attendue par Carlos Aldana au studio Gold Balam Tattoo, au nord de la ville. J’ai voulu immortalisé le lien qui m’a uni à ma petite tortue Lili. Carlos a fait un travail incroyable, si patient et si appliqué ! Je suis ravie de cette nouvelle pièce (sur laquelle j’ai eu de nombreux compliments depuis).

Encore une activité de mauvais temps, pour notre dernier jour, nous avons visité le Grand Musée Maya de Mérida, un musée très moderne sur les Mayas de la région, d’hier et d’aujourd’hui. On a notamment appris que les mayas n’étaient pas une civilisation disparue comme on peut le croire ou l’entendre, car leurs descendants occupent toujours le territoire (et différentes zones d’Amérique centrale). Les langues mayas sont parlées par 30% de la population dans le Yucatán.

L’île Holbox

Nous avons pris un bus très tôt le matin suivant pour rejoindre la ville de Chiquilá et le ferry pour nous emmener sur l’île Holbox (prononcer « Holboche »). C’est une petite île, la vie y semble suspendue. Il n’y a pas de voiture, que des golfettes, quads, scooters et motos. Le sable est blanc et l’eau est si bleue, c’est super joli ! Il y avait un peu d’algues pour nous rappeler nos côtes natales de Normandie et de Bretagne. Ce sont les sargasses. À priori, elles se déposent sur les plages selon les saisons. On s’en serait bien passé mais ça ne nous a pas empêché de nous baigner et de profiter.

L’île est rattachée à l’état du Quintana Roo, dans lequel il y a une heure de décalage avec les autres régions que nous avons visitées. Nous ne nous y attendions pas du tout, ça nous a permis de gagner une heure sur notre journée et de rattraper un peu le temps passé dans les transports.

Le soleil ne nous a pas accueilli pour notre première journée complète et notre auberge n’était pas très bien agencée pour s’abriter en cas de pluie, tous les espaces communs étant à l’extérieur. On a entrepris de faire une petite randonnée vers l’est de l’île et la Punta Mosquito (pointe aux moustiques). Il y avait trois chemins possibles : rejoindre un banc de sable au milieu de la mer, marcher sur le bord de la plage ou via un petit chemin dans la végétation. Nous avons privilégié les deux dernières options. Il nous fallait cependant parfois traverser la mer ; k-way et maillot de bain, on a connu plus sexy comme look ! En plus, la pointe porte très bien son nom, puisque plus on s’approchait, plus on se faisait piquer. Après près d’une heure de marche, environ à mi-chemin, nous sommes tombés nez à nez avec un gros serpent tapi dans les hautes herbes. J’ai posé mon pied à une vingtaine de centimètres de sa tête, orientée vers le chemin… J’ai eu très peur et fait sursauté mon copain qui marchait derrière moi. On s’est vite reculé, je lui ai expliqué la situation et… il m’a demandé si je n’avais pas plutôt vu un bout de bois. Une fois mes esprits retrouvés, on s’est rapproché un peu pour prendre la bête en photo et il a pu confirmer que ce n’était pas une branche… Son corps faisait environ 10cm de diamètre et sa queue était enroulée jusqu’à 1m plus loin dans les herbes. Nous avons donc repris le chemin du côté de la plage mais la tempête se levant et les émotions fortes nous ayant un peu refroidi, nous avons finalement fait demi-tour.

En rentrant sur l’île, nous nous sommes réfugiés dans un restaurant près de l’auberge, autour d’une boisson et d’un burger réconfortant. On n’avait pas fait attention en commandant mais c’était un burger végétarien, où la viande était remplacée par un champignon Porto Bello (gros champignon). C’était vraiment très bon, une adresse à tester absolument sur l’île. Ça s’appelle Alta Gula. On était installé au bar, vu sur la cuisine ouverte, garantie de produits de qualité et cuisiniers appliqués. Leurs spécialités sont les empanadas, nous sommes revenus les deux jours suivants pour y goûter. C’est l’un des restaurants les plus chers dans lequel nous avons mangé au Mexique mais ça reste raisonnable (20€ pour deux) et c’était de loin le meilleur.

Après le repas, nous avons profité d’une éclaircie pour tenter de rejoindre la Punta Coco, la pointe ouest de l’île. Nous nous sommes retrouvés plusieurs fois bloqués par la boue et les routes inondées puis l’accalmie était de courte durée. A mi-chemin, nous avons encore fait demi-tour pour nous abriter cette fois-ci dans un bar autour d’une bonne crêpe au Nutella pour le goûter. Une journée riche en rebondissements, qui ressemblait à une succession d’échecs sur le moment mais qui nous aura aussi apporté son lot de souvenirs. 

Les jours suivants, la pluie a enfin cessé. Nous avons ralenti le rythme et nous nous sommes vraiment sentis en vacances. Nous avons fait une excursion en bateau pour découvrir la faune et la flore locales. L’excursion s’appelle Las tres islas (les trois îles). Elle inclut normalement une visite de la Punta Mosquito mais la météo ne permettait pas de naviguer de ce côté (décidément, cette pointe ne veut pas de nous ! Par contre les moustiques, si… ils s’en donnaient à cœur joie tous les soirs sur l’île, obligés d’investir dans un spray anti-moustique). Nous avons donc commencé par l’île aux oiseaux (Isla Pájaros), où nous avons observé des grands pélicans et des iguanes. Nous avons ensuite accosté le continent pour découvrir le cenote Yalahau, bassin d’eau douce encerclé d’arbres et de plaines à perte de vue. Ce paysage où le bleu turquoise contraste avec le vert et le bleu du ciel est magnifique. Nous avons croisé un jeune crocodile en repartant sur le ponton. Rassuez-vous, il est seulement côté mer, il n’accède pas au cenote ! Enfin, nous avons terminé sur l’île de la Passion (Isla Pasión), eau transparente et sable blanc. Nous pouvions descendre du bateau à plusieurs mètres du rivage et même marcher tout autour sans que l’eau n’atteigne notre taille puisqu’elle est entourée d’un grand banc de sable.

Pour notre dernier jour, nous avons repris notre excursion vers la Punta Coco, à l’ouest. Nous avons de nouveau dû contourner des routes inondées mais sous le soleil c’était bien plus encourageant. Nous sommes très heureux de ne pas nous être avoués vaincus car cette pointe est la plus belle plage de l’île. C’est très calme, il y a peu de monde car elle est est assez excentrée et l’eau y est vraiment transparente. Peu propice à la nage en profondeur, elle est plutôt théâtre de séances photos sur son banc de sable à 50m du rivage. Pour l’atteindre, il faudra se mouiller presque jusqu’à la taille mais après l’eau n’atteint pas les genoux. Pour ce dernier jour et ce cadre magnifique, on a aussi voulu faire honneur au nom de la plage en y goûtant notre première noix de coco naturelle. Qui aime l’eau de coco par ici ? Perso, je n’ai pas aimé du tout. Heureusement, on peut retourner voir le vendeur pour qu’il ouvre la noix de coco et ainsi en manger la chair. Je n’en mangerais pas des tonnes mais c’était très bon. La texture est surprenante au premier abord, à la fois molle et ferme. On a adoré ce moment ! J’ai même gardé en souvenir la coque de la noix de coco, dépourvue de sa couche de fibres enveloppante. Fin de séjour en beauté sur cette île hors du temps, puisque nous avons repris le ferry vers le continent l’après-midi même et repris la route.

Bref passage par la Riviera Maya

La Riviera Maya correspond à la région la plus touristique du Mexique entre Cancún et Punta Allen. Grandes plages de sable blanc sur la mer des Caraïbes et complexes hôteliers pour satisfaire les américains en vacances all inclusive, les « gringos » comme ils les appellent ici. Nous avons voulu éviter ces zones réputées pour leurs prix élevés, leurs fêtes déjantées et leur manque d’authenticité.

Nous sommes quand même passés par Tulum, et sa plage Paraíso, d’où nous voulions ensuite visiter la réserve Sian Ka’an et Punta Allen.

Les excursions et les locations de véhicules (scooter, voiture) étant assez chères (le double par rapport aux autres régions), nous avons voulu tenter d’y aller par nous-mêmes. Nous avons pris un colectivo (mini-bus) qui nous a emmené jusqu’à l’entrée de la réserve et nous avons décidé de faire du stop pour la suite du parcours. Une première camionnette transportant un groupe de bénévoles missionnés pour ramasser des déchets sur la plage nous a emmenés 3km plus loin, au premier ponton. En fait, la réserve se visite en bateau mais depuis le covid, il est très difficile d’obtenir un bateau sans réserver à l’avance car les capacités habituelles de six passagers ont été réduites à quatre. On a bien essayé de s’incruster avec un groupe de français en train d’embarquer mais visiblement, ils préféraient rester entre eux. Ah, le français… toujours aussi chaleureux. Nous avons repris le chemin principal pour tenter de trouver une voiture. Nous avons arrêté deux mexicains dans leur petite Chevrolet aux airs de 206 se rendant à Punta Allen. Conscients des difficultés pour trouver un bateau à l’improviste sur le chemin, nous avons décidé de les accompagner à leur terminus. Seuls 45km séparent l’entrée de la réserve et le petit village de Punta Allen mais la route est en très mauvais état. Les nombreux nids de poules et bosses à éviter en font un trajet sinueux de plus de quatre heures. Heureusement, nous étions partis très tôt (7h du matin). Nous avons fait une pause sur un pont pour admirer la mer et la lagune qui se rejoignent.

Nous sommes arrivés à destination un peu avant midi. Il n’y a pas grand chose à faire dans cette petite bourgade de 500 habitants. Deux choix se sont offerts à nous : lézarder à la plage ou faire une balade en bateau des deux côtés de la pointe. Nous avons opté pour la deuxième option, trouvant cela un peu dommage de faire un aussi long trajet pour rester sur la plage alors qu’il y a quasiment la même à Tulum ! Les prix restent élevés mais nous avons réussi une petite négociation (il y une marge de négociation sur beaucoup de choses ici). L’excursion a duré trois heures et a tenu ses promesses. Elle ressemblait un peu à celle que nous avions faite à Holbox mais la nature nous émerveille toujours autant. Après un arrêt pour observer une île aux oiseaux, nous avons aperçu un lamantin (apparemment très rare en cette période), une tortue et des dauphins en groupe.

Par chance, un couple avec nous dans le bateau était venu spécialement de Tulum le matin-même et faisait le trajet inverse en fin de journée. Ils ont gentiment accepté de nous ramener.

Bacalar 

Au sud de Punta Allen en contournant la réserve de Sian Ka’an, nous avons rejoint le village de Bacalar, réputé pour sa lagune aux sept teintes différentes de bleu. Nous avons rapidement sympathisé avec nos colocataires de chambre à l’auberge, qui venaient d’arriver aussi et avons passé la soirée ensemble en ville.

Le lendemain matin, nous avions rendez-vous pour une dernière excursion en bateau au Mexique : parcourir la lagune au lever du soleil. Réveil à 6h pour être sur le ponton à 6h30. Quelle ne fût pas notre surprise de ne pas voir de bateau et de voir notre guide sortir les planches de paddle… Il n’avait jamais dit que c’était en bateau ! On avait simplement supposé, comme les excursions précédentes ou comme les autres excursions vues en ville la veille. Il est vrai que s’il avait précisé que c’était en paddle, je ne me serais sûrement pas inscrite. Et alors j’aurais vraiment loupé quelque chose. Cette journée était géniale, l’une de nos meilleures du séjour au Mexique avec nos meilleures rencontres !

C’est la première fois que nous faisions du paddle, mes bras ont un peu souffert mais je m’en suis bien sortie : pas une chute ! Seuls les hommes sont tombés en fait. Nous étions deux survivantes restées au sec. J’étais souvent à la traîne derrière le groupe mais rien ne sert de courir. On profite mieux si on va à son rythme. Nous avons fait un arrêt sur une petite île de béton au milieu de la lagune pour prendre le petit déjeuner et admirer le lever du soleil. Au menu : café, petits gâteaux et ananas fraîchement coupé. Les nuages ont quelque peu occulté le soleil mais nous avons quand même observé de belles couleurs. Ensuite, nous avons repris nos pagaies pour atteindre le Black Cenote, qui tient son nom de sa profondeur record de 90m. Étonnamment, l’eau n’était pas froide et même très agréable pour une heure si matinale.

Après la balade, nous sommes rentrés à l’auberge pour un deuxième petit-déjeuner avec toute l’équipe (l’effort ça creuse !). Puis nous avons poursuivi la journée ensemble. Nous avons pris un colectivo pour aller voir d’autres cenotes un peu plus loin, le Cenote Azúl et Cocalitos, d’où nous avons pu constater les différentes teintes de bleu de la lagune. J’imagine que les contrastes sont encore plus impressionnants par temps ensoleillé mais en sortant le drone, nous avons pu apprécier les nuances vues d’en haut (les images ne sont pas très nettes car ce sont des captures d’écran de la vidéo que nous avons filmée).

Enfin, nous avons fini la journée sur une très belle soirée. Nous sommes passés faire des courses sur le chemin de l’auberge pour cuisiner et manger tous ensemble autour de quelques bières. Au menu : guacamole maison, riz trop cuit et curry de légumes. Un secret de local pour un guacamole exquis : y ajouter quelques morceaux de mangue. C’était délicieux ! Un moment de partage exceptionnel et un beau clap de fin. Peut-être aurons-nous l’occasion de nous recroiser, pendant ce voyage pour Maaike et Sander, qui sont en plein tour du monde comme nous ; où en Europe, avec Sven, quelque part entre la France, les Pays-Bas et la Belgique flamande.

Le lendemain, nous avons repris la route pour ouvrir un nouveau chapitre de notre aventure et traverser la frontière en direction du Bélize, seul pays d’Amérique Centrale où l’on parle anglais.

Merci d’avoir lu jusqu’au bout. Retrouve la suite de nos aventures dans mes prochains articles !

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