
Je te propose de revenir quelques années en arrière pour comprendre mon cheminement de pensée.
J’ai toujours été une grande consommatrice de vêtements. Quand j’étais ado, j’aimais faire les magasins avec ma mère. Même si on n’avait pas beaucoup de moyens, elle m’achetait de temps en temps ces pièces que j’avais repérées ou sur lesquelles je craquais. Après le bac, j’ai commencé à travailler l’été puis j’ai trouvé un boulot d’étudiant à l’année. Ça m’a beaucoup aidé à subvenir à mes besoins ; j’ai passé mon permis, je me suis acheté une voiture et un ordinateur pour la fac. Même si je mettais beaucoup d’argent de côté, ça me tenait à cœur de pouvoir me faire plaisir et de m’offrir ce dont j’avais envie. J’ai commencé à m’acheter régulièrement des vêtements, sur internet et en magasin. Je recevais quasiment un colis par mois. J’ai fait des razzia sur Asos et Forever 21 et j’ai complètement renouvelé ma garde-robe.
Quand j’étais en master, j’ai commencé à faire plus attention car j’avais un budget plus serré. J’ai pris mon indépendance, j’ai dû équiper mon appart, payer le loyer, les courses, les factures… Puis j’ai dû quitter mon job étudiant pour partir faire un stage à l’étranger (non rémunéré). Pas évident de joindre les deux bouts et de payer toutes ses factures quand on travaille gratuitement. Heureusement, j’avais un banquier compréhensif qui a proposé des solutions pour m’aider (un crédit). De retour en France pour ma deuxième année, j’ai retrouvé un boulot pendant le premier semestre, que j’ai à nouveau quitter pour faire un stage. C’est la fin des études, on commence à voir le bout et à se dire qu’on va enfin rentrer dans la vie active et gagner notre vie. Les planètes se sont alignées et j’ai décroché mon premier CDI quelques semaines après la fin de mon dernier stage. Je redécouvre ce que c’est d’avoir un vrai salaire à la fin du mois et tout de suite j’ai envie de me faire plaisir à nouveau. Retour dans les magasins, retour à la consommation, ma boîte aux lettres à nouveau pleine de colis. A l’affût des codes promo sur les réseaux sociaux (Bohoo, Naked…), en 2 ans, mon dressing a doublé de volume. D’ailleurs, je prépare un article sur les produits que les influenceurs m’ont fait acheter (ça arrive bientôt !).
Et puis, l’année dernière au mois de novembre, j’ai dévalisé la collection automne/hiver de Pimkie (mon magasin préféré depuis des années). Une dizaine de nouvelles pièces. J’étais super contente de mes achats mais arrivée chez moi, j’ai regardé ma penderie, ma commode et je me suis demandé où j’allais ranger tout ça. J’ai eu un sentiment de trop plein et l’impression que même mes placards disaient stop. Il fallait que je prenne une décision. « C’est fini, je n’achète plus de vêtements pendant 1 an » : peut-être un peu radical tu me diras, mais c’était vraiment ce dont j’avais besoin sur le moment. J’allais apprendre à redécouvrir d’anciennes pièces de mon dressing, tenter des nouvelles associations pour « fabriquer » des nouvelles tenues, faire un peu de tri. Jusqu’à la fin de l’année ça s’est très bien passé, je profitais de mes dernières acquisitions, que j’associais avec des plus anciennes. Au début de l’année 2020, je continuais de jeter un œil aux vitrines quand je passais à côté, j’avais envie de découvrir les nouvelles collections mais je m’efforçais de ne pas entrer dans les boutiques. Puis le confinement est arrivé, alors ça a peut-être grandement facilité les choses de ne pas sortir, de se recentrer sur soi et la santé. Dans tous les cas, je ne l’ai pas vécu comme une frustration parce que j’étais en accord avec moi-même, c’était ma propre décision. Je ne voyais pas ça comme une privation ou comme une résolution que je devais tenir absolument. C’était plutôt un mode de vie, un objectif. Si je m’y tenais, tant mieux, sinon tant pis. Autour de moi, les gens étaient surpris de ce choix mais la plupart m’encourageaient ou me félicitaient. Je l’avoue, c’était aussi un acte militant car je n’ai pas seulement réduit ma consommation de vêtements. J’ai commencé à consommer vraiment autrement de manière générale : moins de plastique, plus de naturel, plus local. Je reviendrai sûrement sur ce sujet dans un prochain article.
Un an après, je suis fière de moi. Fière d’avoir contribuer à ma petite échelle à ralentir l’industrie de la fast fashion et à réduire mon empreinte écologique. Je ne dis pas que je ne consommerai plus jamais de fast fashion et que je n’achèterai plus jamais de vêtements. Mais je veux faire attention à consommer de manière plus responsable, privilégier les circuits courts, les productions françaises et européennes et penser à trier pour ne plus accumuler. D’ailleurs, j’ai allégé ma commode. Un sac cabas rempli de vêtements attend de trouver de nouveaux propriétaires pour une seconde vie. J’ai aussi participé à une campagne de financement participatif pour la marque de baskets Zèta, imaginées à Bordeaux et fabriquées au Portugal à partir de déchets des vendanges. J’ai hâte de les recevoir et de t’en parler ! J’admire ce genre de projets !
C’est tout pour aujourd’hui. J’espère que cet article t’a plu, j’ai essayé de te raconter mon histoire avec sincérité, sans prétention. Et ça me ferait plaisir de lire la tienne en échange. Quelle est ta relation avec la mode ? Plutôt adepte du fast ou slow fashion ? Plutôt local ou grandes marques ? Des conseils ? Raconte-moi !
